DPJ: Fraîchement nommée, Lesley Hill promet une plus grande transparence
Le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, en compagnie de la nouvelle directrice nationale de la protection de la jeunesse Lesley Hill, le 31 octobre 2024, à l'Assemblée nationale. LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot
Fraîchement nommée au poste de directrice nationale de la protection de la jeunesse, Lesley Hill s’est présentée devant les journalistes, jeudi, en promettant une plus grande transparence.
«On va devoir mettre une grande lumière dans notre maison, dans tous les garde-robes, dans toutes les pièces de la maison, et on risque de trouver des toiles d’araignées, et on va devoir les nettoyer», a-t-elle imagé.
Mme Hill était en conférence de presse aux côtés du ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, dans la tourmente depuis que des médias ont révélé toute une série de scandales à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ).
Les nombreuses controverses ont d’ailleurs mené à la démission de la prédécesseure de Mme Hill, Catherine Lemay, lundi dernier.
Mme Hill est une ex-commissaire de la commission Laurent qui s’est penchée sur l’état du système de protection de la jeunesse à la suite du décès tragique d’une fillette de 7 ans à Granby, en 2019.
Jeudi, elle a promis d’être un «chien de garde» pour les enfants du Québec.
«Moi, je n’ai rien à perdre, a-t-elle déclaré, en expliquant être sortie de sa retraite pour accepter le poste. C’est un peu courageux de la part du gouvernement de mettre une fille comme moi dans un poste comme ça, parce que je vais forcément être vocale.
«Je ne me gênerai pas pour dire ce que j’ai à dire», a-t-elle ajouté.
Comme tous les Québécois, elle est «tombée en bas de (s)a chaise» devant l’ampleur des problèmes qui secouent la DPJ. Elle rappelle que les employés du réseau sont tenus par la loi de dénoncer des situations inacceptables.
«Dès la semaine prochaine, moi j’envoie une directive. On veut que les gens parlent des situations intolérables. Je vais parler au Protecteur du citoyen le plus rapidement possible, parce qu’on a besoin de protéger les gens qui lancent des alertes.»
La semaine dernière, des médias ont révélé que des éducatrices auraient eu des échanges sexuels avec de jeunes résidants du centre de réadaptation Cité-des-Prairies, à Montréal.
D’autres cas d’inconduite sexuelle se seraient produits à Laval et en Montérégie, selon le quotidien «La Presse».
À cela s’ajoute la mise sous tutelle de la DPJ Mauricie—Centre-du-Québec en raison des révélations concernant des enfants qui ont été placés trop rapidement en banque mixte en vue d’être adoptés.
La DPJ de l’Estrie aurait également voulu séparer des triplés de 2 ans pour les faire adopter, même si leur mère biologique était apte à s’en occuper, toujours selon «La Presse».
Devant cette accumulation de controverses, Québec solidaire (QS) a jugé jeudi qu’il n’avait d’autre choix que d’emboîter le pas au Parti libéral du Québec (PLQ) pour réclamer la démission du ministre Carmant.
«M. Carmant n’a pas démontré l’urgence nécessaire cette semaine. Je ne l’ai pas senti assez ébranlé», a déploré le député Guillaume Cliche-Rivard, de QS, en mêlée de presse à l’Assemblée nationale.
Il a souligné que M. Carmant a en outre balayé, mercredi, une demande de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse de relocaliser les jeunes du centre Mont-Saint-Antoinepour cause d’insalubrité.
Le PLQ avait déjà réclamé la démission de M. Carmant, mardi, sans que cela n’émoie le premier ministre François Legault, qui a déclaré avoir «totalement confiance» en son «ami».
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