Le gouvernement Legault met un frein à l’immigration permanente

Le ministre de l'Immigration, Jean-François Roberge, à la période des questions du 24 octobre 2024. LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot
Après avoir augmenté les seuils d’immigrants permanents, le gouvernement Legault veut maintenant en limiter le nombre en 2025.
Pour ce faire, il va geler deux programmes permettant d’obtenir la résidence permanente, soit le Programme régulier des travailleurs qualifiés et le Programme de l’expérience québécoise (PEQ) dans le volet diplômé.
L’opposition y voit un «virage à 180 degrés» dénotant une perte de contrôle et l’improvisation de la Coalition avenir Québec (CAQ).
La décision du gouvernement confirmée jeudi arrive quelques jours à peine après la présentation par le Parti québécois (PQ) d’un plan détaillé de 90 pages pour réduire l’immigration, mais le ministre de l’Immigration, Jean-François Roberge, se défend de réagir aux propositions de ses adversaires.
«C’est dans le “top 3” des choses ridicules que j’ai entendues dans ma vie», a-t-il répondu en mêlée de presse jeudi matin.
«Ça fait des semaines qu’on travaille là-dessus, on a eu des discussions en conseil des ministres (…), ça ne se décide pas sur un coin de table», a-t-il argué.
«Je regrette, mais quand on a une planification rigoureuse, tu publies des chiffres, tu te fixes des cibles et dans ce temps-là, tu n’as pas besoin de faire un (virage à) 180 degrés, tu n’es pas dans la situation où tu passes du tout au rien, 48 heures après le plan d’un parti d’opposition qui s’est penché là-dessus, ce n’est pas normal», a riposté le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon.
M. Roberge a également indiqué que son gouvernement allait tenir compte de l’immigration temporaire, en plus de l’immigration permanente dans sa prochaine planification pluriannuelle.
«C’est un virage à 180 degrés», a également affirmé le porte-parole de Québec solidaire (QS) en immigration, Guillaume Cliche-Rivard, en rappelant que la ministre précédente, Christine Fréchette, excluait pourtant le PEQ de sa planification pour éviter de plafonner ce nombre.
«Pendant des mois j’ai revendiqué une meilleure planification de l’immigration temporaire, on me l’a refusée, et on revient enfin à la raison, tant mieux.»
Cet été, Québec a annoncé une suspension de six mois du programme des travailleurs étrangers temporaires pour les emplois à bas salaires à Montréal. Il y a quelques semaines, le ministre a déposé un projet de loi pour réduire le nombre d’étudiants étrangers, sans toutefois s’avancer sur une cible.
Le Parti québécois a affirmé lundi qu’il voulait imposer un moratoire sur l’immigration économique permanente provenant de l’extérieur du Québec.
La semaine dernière, Ottawa a annoncé une baisse de 20 % de son immigration permanente.
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