Dévier la 138 à Pointe-aux-Anglais, oui, mais…
"Je ne suis pas un spécialiste en érosion et submersion, mais je sais que la 138 est menacée à chaque grosse tempête. Quand on parle de 2022, l'eau était partie par dessus la 138 et des cabanons se promenaient..."-Alain Thibault Photo Emelie BERNIER
L’érosion et la submersion côtières ne font plus de doute à Pointe-aux-Anglais et les élus demandent au gouvernement provincial d’agir pour protéger ce hameau d’une centaine d’âme rattaché à la Ville de Port-Cartier. D’ici 5 à 10 ans, la route 138 pourrait dévier de son cours actuel sur 11,1 km à cette fin.
On souhaite que les experts du Bureau de projets en érosion et submersion côtières se penchent sur le dossier dès que possible.
“On demande que le gouvernement délie les cordons de la bourse pour que le Bureau fasse un plan de match et nous expliquent quels seront les impacts sur les gens”, indique le maire de Port-Cartier, Alain Thibault.
Le dossier ne date pas d’hier. “On avait déjà eu des rencontres avec le ministère des Transports (MTQ) entre 2009 et 2013 concernant le contournement de la route 138, dans la section comprise entre pas loin de la rivière Pentecôte jusqu’à l’autre bord de Pointe-aux-Anglais”, rappelle M. Thibault.
D’autres rencontres ont eu lieu depuis, mais le maire souhaite maintenant voir débarquer des représentants du MTQ, et ce, plus tôt que tard.
“Il y a eu un tracé préliminaire, mais avant qu’on décide d’un tracé final, il faut consulter les citoyens. Le ministère doit le plus rapidement possible faire des consultations publiques.”
Le tracé préliminaire traversait plusieurs lots privés. “Il y a une ferme qui a des projets de développement, est-ce que la route va passer sur ses terres agricoles? Des gens puisent leur eau potable dans les ruisseaux qui seraient traversés par la 138. L’eau potable est déjà une problématique dans ce coin-là…Ça crée de l’insécurité! “, cite le maire à titre d’exemple.
On a tenté d’endiguer certains problèmes. “Il y a eu des travaux de faits, une collaboration entre le MTQ et la ZIP. Ils ont essayé de canaliser des ruisseaux, c’était un peu “essai et erreur” dans le but de protéger l’embouchure des ponceaux. Ça valait le coup d’essayer, mais ça n’a pas été un succès”, indique M. Thibault. D’où la main tendue au Bureau de projets en érosion et submersion côtières.
L’échéancier n’est pas connu. “La relocalisation de la 138, c’est dans un horizon de 5 à 10 ans, mais avec 2 ou 3 grosses tempêtes, tu perds une portion de la 138, ça peut accélérer les choses. Quoi qu’il en soit, il faut bien se préparer et informer nos citoyens, les consulter!”
Le statu quo n’est pas une option. “Je n’ai aucun idée combien de temps ça peut prendre, une étude du Bureau de projets en érosion et submersion côtières, mais comme il relève de tous les ministères concernés, on compte sur eux pour prendre le dossier en main et arriver avec des solutions concrètes et socialement acceptables”, conclut Alain Thibault.
Le Bureau en bref
Le Bureau de projets et érosion et submersion côtière relève de 4 ministères (Affaires municipales et Habitation; Sécurité publique; Transports et Mobilité durable;
Environnement, Lutte contre les changements climatiques, Faune et Parcs).
Un de ses mandats est “d’accroître l’accompagnement gouvernemental auprès du milieu municipal, qui est aux prises avec cette problématique, (érosion et submersion).
Le bureau peut également “réaliser des portraits des enjeux et des problématiques d’érosion et de submersion côtières et définir des plans d’intervention (…) comprenant des mesures de résilience et d’adaptation s’appuyant sur une expertise et des analyses scientifiques.”
Il couvre toutes les zones côtières du Québec maritime.
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