Nul besoin de raconter les événements du 1er novembre pour se rappeler l’état de choc qui est survenu au Centre sportif Alcoa. L’état de Justin Blais, défenseur des Olympiques de Gatineau, était la priorité. La couleur du chandail n’avait plus d’importance, les équipes médicales ont fait leur travail et tout le monde ne souhaitait que le bien-être du jeune joueur.
La bonne gestion et l’intervention médicale sont applaudies par des intervenants de la Ligue de hockey junior Maritimes Québec (LHJMQ).
Étienne Fallu est coordonnateur des thérapeutes sportifs pour la LHJMQ, mais aussi un ancien thérapeute de la ligue, qui a travaillé pendant neuf ans avec trois équipes différentes.
« À l’époque où j’ai commencé dans la ligue en 2001, c’était encore la fin de l’époque où les équipes se parlaient peu, il n’y avait pas cette camaraderie, cette collégialité ou cette entraide. Ça s’est vraiment amélioré, mais il y a eu une époque où c’était l’ennemi, c’était l’adversaire et tu ne pouvais pas l’aider », confie-t-il.
Il se dit plus que ravi de voir que les temps ont changé. La collaboration est instantanée et l’empathie est naturelle envers l’autre.
Prêt à intervenir
« Depuis une vingtaine d’années, c’est obligatoire, lorsque les équipes embauchent du personnel, d’embaucher des thérapeutes du sport agréés ou des physiothérapeutes du sport. En ce moment, sur 18 équipes dans la ligue, on a 17 équipes qui ont un thérapeute du sport et une équipe qui a une physiothérapeute », explique M. Fallu.
Ce dernier n’est pas un employé à temps plein de la LHJMQ. Il travaille aussi à l’Université du Québec à Trois-Rivières dans le programme de thérapie du sport.
Il explique que cinq personnes qualifiées minimum sont prêtes à intervenir quand survient une blessure grave lors d’une partie.
« Chaque équipe a deux personnels qualifiés en tout temps. Et à chacun des matchs, il y a un médecin. Donc, à tous les matchs, ça fait cinq personnes qualifiées au minimum pour intervenir dans une situation », précise-t-il.
« On a le thérapeute des deux équipes, le gérant d’équipement des deux équipes et le médecin. Donc, on a un minimum constant de cinq personnes formées pour intervenir en cas d’urgence », poursuit-il.
Ensuite, certaines organisations peuvent choisir d’avoir des thérapeutes qui se joignent lors des parties ou d’embaucher une équipe d’urgence supplémentaire.
Étienne Fallu précise que tous ces gens sont formés adéquatement pour intervenir dans n’importe quelle situation. « Tous les intervenants de la ligue doivent avoir un certificat de premier répondant du sport. »
Une requalification ou une formation mise à jour sont normalement obligatoires tous les trois ans. Toutefois, la LHJMQ l’exige aux deux ans.
Urgence et soutien pour tous
La scène du 1er novembre était terrifiante. Il aura fallu très peu de temps pour sortir l’artillerie lourde. Tout le monde sur la glace, le plan d’urgence est activé.
« C’est le thérapeute qui intervient en premier sur la scène, qui va analyser le niveau de conscience de l’individu ou la gravité, soutient M. Fallu. Nous, dans nos protocoles, il existe quelques éléments clés, comme un segment majeur ou une lacération au niveau d’une artère importante. Même si l’état de conscience est encore bon, on va activer le plan d’urgence. Et si la personne est inconsciente, on l’active d’emblée. »
Mais ensuite, il faut s’assurer que tout le monde va bien. Les joueurs, les organisations et même le personnel sur place. C’est à cette vocation que sert le Programme d’aide et de soutien.
« Par exemple, si un thérapeute a besoin de ventiler ou de se confier, il peut appeler le programme d’aide et il sera guidé pour un soutien psychologique. […] C’est bon aussi pour les joueurs, les coéquipiers et les amis, car ce sont des scènes très angoissantes », continue-t-il.
Le respect est aussi un mot d’ordre pour la ligue en cas de blessures majeures. « C’est quelque chose qu’on mentionne dans nos formations, on ne remontre plus ces images sur le grand écran. Ça ne sert à rien de revoir ces images. On laisse nos intervenants travailler », souligne Étienne Fallu.
Ce dernier discutait justement la semaine dernière avec le commissaire Mario Cecchini pour améliorer les services ou l’encadrement des joueurs, du personnel et des intervenants.
« Ce n’est pas parce qu’on est satisfait de comment les choses se passent en ce moment qu’on s’arrête là. On est constamment à vouloir développer, améliorer et écouter notre personnel », conclut-il.
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