Québec solidaire continue de tenir des discussions en privé sur Haroun Bouazzi

Par Caroline Plante, La Presse Canadienne 5:30 PM - 16 novembre 2024
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Ruba Ghazal et Gabriel Nadeau-Dubois, de Québec solidaire, en conférence de presse le 16 novembre 2024, à Montréal. LA PRESSE CANADIENNE/Christinne Muschi

Les propos du député solidaire de Maurice-Richard, Haroun Bouazzi, sur le racisme allégué à l’Assemblée nationale continuent de susciter un malaise au sein de son parti.

Des discussions se poursuivent, à la fois dans le caucus et avec M. Bouazzi, ont indiqué samedi Gabriel Nadeau-Dubois et Ruba Ghazal lors d’un point de presse à Montréal en marge du congrès de Québec solidaire (QS).

Ils n’ont pas précisé la nature de ces discussions, ni si l’objectif était de le forcer à s’excuser ou l’exclure du caucus.

«En ce moment, on a des discussions à l’interne avec M. Bouazzi sur ses déclarations», s’est limitée à dire Mme Ghazal.

«On prend acte quand même des réactions, des commentaires qui ont suivi la diffusion du discours d’Haroun. Ça fait l’objet de discussions à l’interne (…) et c’est privé», a ajouté M. Nadeau-Dubois.

La semaine dernière, devant la Fondation Club Avenir, M. Bouazzi a dit que les débats à l’Assemblée nationale contribuaient à la construction de «cet Autre (…) et de sa culture qui (…) serait dangereuse ou inférieure».

Il a été rabroué publiquement, jeudi, par M. Nadeau-Dubois et Mme Ghazal, qui trouvaient ces propos «maladroits et exagérés», mais a quand même décidé d’en rajouter le lendemain en entrevue à Radio-Canada.

Il a ciblé particulièrement la Coalition avenir Québec (CAQ) et le Parti québécois (PQ).

Vendredi soir, alors que s’ouvrait le congrès virtuel de Québec solidaire (QS), M. Nadeau-Dubois a lancé un appel au calme, déplorant que M. Bouazzi ait été bombardé de messages haineux.

Il a laissé entendre samedi que QS pourrait porter plainte au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Dépoussiérer les statuts

Les délégués de QS sont réunis en congrès spécial cette fin de semaine pour élire Ruba Ghazal comme co-porte-parole féminine et revoir les statuts du parti, qui datent de 2006.

Selon, M. Nadeau-Dubois, il s’agit de faire «une mise au point sur notre machine militante (…) pour qu’elle soit bien huilée» en vue de l’élection générale de 2026.

«Ce n’est pas une petite rénovation de salle de bain qu’on fait; c’est une rénovation d’ampleur de l’ensemble de la bâtisse de Québec solidaire», a-t-il déclaré.

Les changements proposés font 81 pages.

Samedi après-midi, les délégués ont voté pour qu’un an après les élections, les co-porte-parole soient élus au suffrage universel, c’est-à-dire par l’ensemble des membres du parti.

Jusqu’à maintenant, ce vote revenait uniquement aux délégués.

Les délégués choisiront aussi à ce moment-là qui des porte-parole sera le «chef» du parti au sens de la loi électorale. À l’heure actuelle, c’est le secrétaire général de QS qui a ce statut légal de «chef».

Ce changement permettra à QS de se conformer aux exigences du Directeur général des élections du Québec (DGEQ) pour la tenue de campagnes à la direction.

Puis, un an avant les élections, les délégués choisiront qui des porte-parole pourra se présenter comme aspirant premier ministre et participer aux débats des chefs.

Cette personne aspirante première ministre sera automatiquement faite cheffe parlementaire, notamment afin de lui donner plus de visibilité dans les médias.

Ces changements ont pour but d’accroître les dons, le recrutement des membres et l’influence de ces membres au sein du parti, selon la présidente de QS, Roxane Milot.

Parité

Par ailleurs, QS pourra désormais imposer des candidatures féminines lors des élections générales ou partielles.

Les délégués ont voté samedi pour que le Conseil national puisse «adopter des critères qui déterminent la représentativité des personnes qui peuvent se porter candidates».

Le libellé ouvre la porte à toutes sortes de critères, comme une présence minimale des minorités visibles, sexuels ou de genre.

L’an dernier, les délégués avaient adopté une mesure temporaire afin d’exiger une candidature féminine en cas d’élection partielle.

Le congrès se poursuit dimanche.