Le STTP dépose une plainte contre Postes Canada, l’accusant de pratiques déloyales

Par La Presse Canadienne 11:30 AM - 30 novembre 2024
Temps de lecture :

Des employés en grève de la Société canadienne des postes manifestent devant le siège social de l'entreprise, le 28 novembre 2024. La Presse Canadienne/Sean Kilpatrick

Le Syndicat des travailleurs et des travailleuses des postes (STTP) a déposé vendredi une plainte au Conseil canadien des relations industrielles contre la Société canadienne des postes après le licenciement d’employés en grève.

Selon le syndicat, ces mises à pied sont «une tactique d’intimidation qui contrevient au Code canadien du travail».

Ni le syndicat ni Postes Canada n’ont fourni de détails sur l’ampleur des mises à pied.

Plus de 55 000 employés ont déclenché une grève il y a deux semaines, notamment pour des questions salariales et des conditions de travail.

Une porte-parole de la Société canadienne des postes, Lisa Liu, dit que l’entreprise a bien reçu la plainte et est en train de l’examiner.

La société de la Couronne nie qu’elle contrevient au Code du travail.

Mais ce n’est pas l’avis de certains experts.

À première vue, Postes Canada semble enfreindre un article du Code du travail, a affirmé cette semaine David J. Doorey, professeur de droit du travail et de l’emploi à l’Université York, dans un courriel. 

«Par conséquent, si le STTP conteste les mises à pied, Postes Canada aura besoin de preuves solides pour persuader la commission des relations de travail que les mises à pied ne sont absolument pas liées au fait que les travailleurs ont fait la grève. Il serait intéressant d’entendre cet argument», a-t-il déclaré.

La fin de la grève n’est pas en vue. Le ministre fédéral du Travail, Steven MacKinnon, a déclaré mercredi que le médiateur nommé par Ottawa n’aboutissait à rien, les parties étant trop éloignées sur des questions cruciales. Les pourparlers de médiation ont été temporairement suspendus et le gouvernement n’a pas l’intention d’intervenir. 

M. MacKinnon a indiqué qu’il avait convoqué les deux parties à son bureau à Ottawa. Il a toutefois affirmé qu’une directive pour un arbitrage exécutoire «n’était pas dans les plans».