La rivière Magpie candidate à un statut d’aire protégée

Par Emelie Bernier 10:15 AM - 19 décembre 2024 Initiative de journalisme local
Temps de lecture :

" Le consensus pour la protection de la rivière Magpie est toujours vivant. Il est temps que le gouvernement et Hydro-Québec prennent acte de la volonté unifiée de protéger ce joyau naturel et qu'elle soit mise en réserve dès maintenant y pour écarter tout développement hydroélectrique"-Pier-Olivier Boudreault, directeur de la conservation pour la Société pour la nature et les parcs  Québec.  Noryak Aventures.

L’Alliance Muteshekau-shipu a officiellement déposée la candidature de la rivière dans le cadre de l’Appel à projets d’aires protégées du gouvernement du Québec avec l’appui du Conseil des Innus de Ekuanitshit et de la MRC de Minganie.

Ce double appui n’est pas anodin puisque la résolution du Conseil des Innus permettra au projet de cheminer également à titre d’Aire protégée d’initiative autochtone, un nouveau statut inséré dans la réforme de la Loi sur la conservation du patrimoine (LCPN) en 2021. 

“La protection de la rivière Magpie bénéficie d’un large consensus régional et elle a fait l’objet d’une recommandation de protection régionale en 2013, qui n’a malheureusement pas abouti à cause de l’obstruction d’Hydro-Québec. L’Alliance demande donc au gouvernement du Québec de mettre en réserve immédiatement le territoire en vertu de l’article 12.3 de la LCPN, et à Hydro-Québec de se positionner à nouveau en faveur de la protection de la rivière”, peut-on lire dans un communiqué diffusé le 19 décembre par l’Alliance.

La rivière Magpie est le premier cours d’eau du pays à détenir un statut de personnalité juridique, obtenu en février 2021. 

Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement a recommandé à trois reprises la protection de la rivière. Une pétition initiée par la SNAP Québec et l’Association Eaux-Vives Minganie, de l’Alliance, a récolté plus de 12 000 signatures.

La rivière dispose également d’un statut d’Aire du patrimoine autochtone et communautaire depuis l’an dernier, mais les Innus souhaitent que la protection aille plus loin. 

” Les Innus de Ekuanitshit vont travailler à protéger Muteshekau shipu et à assumer leur rôle de gardiens de la rivière. Nous encourageons le gouvernement et Hydro-Québec à reconnaître le leadership autochtone et régional en se joignant au mouvement de protection de la rivière plutôt qu’à en être des opposants”, ajoute Jean-Charles Piétacho, chef du conseil des Innus de Ekuanitshit.

La préfète de la Minganie, Meggie Richard, abonde dans le même sens.  ” (…) Nous serons au rendez-vous pour défendre la protection de la rivière en concertation régionale et souhaitons avoir l’assurance dans l’immédiat que son intégrité écologique sera préservée. “

Tous estiment maintenant que la balle est dans le camp du gouvernement provincial.

Rappelons que l’Appel à projets d’aires protégées du gouvernement du Québec vise à contribuer à l’atteinte de la protection de 30% du territoire d’ici 2030.