La photo d’archives du mois : hommage aux anciens employés de cuisine
Pour le banquet de Noël, les cuisiniers ont fait un traîneau de sucre contenant une oie grillée tirée par un agneau cuit à la broche et entouré de faisans, 24 décembre 1959. Archives nationales à Sept-Îles, fonds Compagnie minière IOC, (P21, M-1720-8). Photographe non identifié
Durant les années 1950, les cuisines de la compagnie minière IOC et de l’entreprise QNS&L sont dispersées le long du chemin de fer entre Sept-Îles et Schefferville. Que ce soit au camp d’Emeril, de Silver Yard, de Carol (Labrador City) ou d’Oreway, au dépôt à viande de Sept-Îles ou même dans le train, les chefs cuisiniers, leurs assistants et le personnel de service se démènent dans leurs royaumes où ils aiguisent leurs couteaux, font battre leurs fouets et badigeonnent les pièces de viande pour le plus grand bonheur des travailleurs affamés. En cette période de Noël, où plusieurs se préparent à cuisiner pour les festivités, rendons hommage au personnel de cuisine et de service qui a nourri et fait saliver nombre d’entre vous.
La cuisine de Schefferville
En 1959, c’est le Norvégien Jan Wessel Grude qui est chef d’orchestre de la cuisine de Schefferville. Son expérience, notamment au Château Frontenac de Québec, lui permet de mener une équipe de 120 personnes : du boulanger au saucier, en passant par le rôtisseur et le saladier, sans oublier leurs nombreux assistants. Les marmitons sont épaulés par une trentaine d’employées responsables du service.
En plus de gérer les équipes, le chef cuisinier Grude planifie les menus. Par exemple, le mardi midi, la cuisine offre aux travailleurs une soupe minestrone, des jarrets de porc braisés, du rôti de croupe de bœuf, des pommes de terre, des charcuteries et divers choix de salades. Pour dessert, on offre du gâteau à la mélasse, des biscuits sablés et des tranches d’ananas.
Pour la préparation des repas, la cuisine a besoin quotidiennement d’une tonne de viande, de 200 poulets (ou 50 dindes) et de 180 kg de poisson. Les travailleurs consomment 600 litres de soupe par jour, et plus de 375 litres de lait. Plus de 700 boîtes à lunch sont préparées chaque jour pour les employés qui travaillent dans les mines et dans les camps. Ce sont plus d’un million de repas par an qui sont servis.
Les boulangers n’ont pas le temps de se tourner les pouces. Ils doivent faire plus de 400 pains, des centaines de beignes et 1500 éclairs au chocolat par semaine. Ce n’est pas pour rien qu’on utilise 135 kg de beurre chaque jour. Comme le mentionne une publicité québécoise : « Avec du beurre, c’est bien meilleur ». On semble bien d’accord à la cuisine de Schefferville.
Le dépôt à viande de Sept-Îles
Vu les difficultés d’entreposer de grandes quantités de nourriture dans les camps le long de la voie ferrée et afin d’approvisionner adéquatement les cuisines, un dépôt à viande a été aménagé à Sept-Îles. C’est là que les bouchers travaillent et s’affairent à fumer les jambons, à découper la viande et à faire les saucisses.
Sources :
Revue Iron Ore, novembre 1955, vol. 1, no 2, p. 6.
Revue Iron Ore, mai 1959, vol. 5, no 5, p. 4-10.
Revue Iron Ore, février 1960, vol. 6, no 2, p. 10-11.
Les Archives nationales à Sept-Îles (BAnQ) sont situées au 700, boulevard Laure, bureau 190 | 418 964-8434 | archives.sept-iles@banq.qc.ca
*Plus de photos et reportage complet dans l’édition du Nord-Côtier du 25 décembre.
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