Trudeau assure que «jamais, au grand jamais» le Canada ne deviendra un État américain

Par La Presse Canadienne 3:26 PM - 7 janvier 2025
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Le président élu Donald Trump lors de sa première conférence de presse depuis la confirmation de son élection, le mardi 7 janvier 2024, à Mar-a-Lago, en Floride. LA PRESSE CANADIENNE/AP/Evan Vucci

Le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que «jamais, au grand jamais, le Canada fera partie des États-Unis» après que le président élu Donald Trump a menacé mardi d’utiliser la «force économique» pour contraindre le Canada à se joindre aux États-Unis. 

M. Trudeau a publié sur les réseaux sociaux que «les travailleurs et les communautés de nos deux pays bénéficient qu’on soit l’un pour l’autre le plus grand partenaire commercial et en matière de sécurité». 

Lors de sa première conférence de presse depuis la certification de sa victoire électorale, M. Trump a intensifié sa rhétorique récente sur le fait de faire du Canada le 51e État en envisageant de se débarrasser de la frontière internationale par la «force économique». 

Peu de temps après sa victoire électorale en novembre, le président élu avait menacé d’imposer un tarif d’importation de 25 % sur toutes les marchandises en provenance du Canada et du Mexique. 

Justin Trudeau s’était rendu dans la propriété de M. Trump à Mar-a-Lago, en Floride, quelques jours plus tard pour tenter de contrer cette menace, mais le prochain locataire de la Maison-Blanche a déclaré mardi qu’il poursuivait son plan. 

M. Trump a menacé d’utiliser la «force économique» pour faire du Canada le 51e État et a réitéré ses menaces de tarifs douaniers en critiquant les dépenses militaires et les échanges commerciaux du Canada avec les États-Unis. 

«Si vous vous débarrassez de cette ligne artificiellement tracée et que vous regardez à quoi elle ressemble, ce serait également bien mieux pour la sécurité nationale», a déclaré M. Trump lors de sa conférence de presse de mardi, faisant référence à la frontière entre le Canada et les États-Unis. 

«Et n’oubliez pas qu’essentiellement, nous protégeons le Canada.» 

Le président élu avait déjà annoncé qu’il imposerait des droits de douane de 25 % aux voisins des États-Unis à moins que le Canada et le Mexique ne parviennent à endiguer «le flux de drogues illégales à travers la frontière». 

Donald Trump a aussi rappelé sa rencontre avec Justin Trudeau lors de la conférence de presse de mardi et a affirmé à plusieurs reprises que le Canada était subventionné par les États-Unis. 

Le chef républicain a dit avoir demandé à M. Trudeau pourquoi le Canada comptait sur le commerce avec les États-Unis et a suggéré que le premier ministre a répondu qu’il ne le savait pas. 

«Je peux répondre. Nous le faisons par habitude et nous le faisons parce que nous aimons nos voisins et que nous sommes de bons voisins. Mais nous ne pouvons pas le faire éternellement et c’est une énorme somme d’argent», a argué M. Trump. 

«J’ai dit que c’était bien si vous êtes un État. Mais si vous êtes un autre pays, nous ne voulons pas l’avoir», a ajouté le président élu, suggérant que le Canada devrait devenir le 51e État. 

Le président élu a également rappelé avoir suggéré à la légende du hockey Wayne Gretzky de se présenter au poste de premier ministre.

Lundi, après l’annonce du départ prochain de M. Trudeau, M. Trump a soutenu que le premier ministre démissionnait parce qu’il savait que les États-Unis ne toléreraient pas de déficits commerciaux avec le Canada. Il a aussi estimé que de nombreux Canadiens «adoreraient» que le Canada devienne le 51e État américain.