L’identité nord-côtière de Nadine Beaudet en première mondiale 

Par Anne-Sophie Paquet-T. 8:00 AM - 11 janvier 2025
Temps de lecture :

Nadine Beaudet derrière sa caméra lors du tournage du film Manicouagan. Photo Dominique Côté

Présidente d’honneur pour la 36e édition du festival Cinoche de Baie-Comeau, l’Outardéenne Nadine Beaudet a voulu mettre en lumière ses propres racines avec son film Manicouagan. Un projet cinématographique qui est venu lui confirmer sa propre identité. 

Très émue d’avoir été demandée comme présidente d’honneur pour cette édition du festival international, Mme Beaudet est fière de pouvoir représenter cet événement.

« Lorsque j’étais jeune et que je vivais à Pointe-aux-Outardes, Cinoche n’existait pas », précise-t-elle. « C’est un événement extraordinaire vraiment essentiel dans la région pour permettre aux gens d’avoir accès à cet art-là qui est le cinéma », ajoute-t-elle.

Une réputation hors pair

Soulignant le fait que Cinoche a la réputation d’être particulièrement estimé dans le monde du cinéma, sa convivialité et sa démocratie en font bien parler. « C’est vraiment précieux », précise la réalisatrice et productrice. 

Première mondiale

Son film Manicouagan qui sera présenté en grande première mondiale lors du festival est le projet le plus personnel qu’elle ait réalisé jusqu’à aujourd’hui. « Quand je suis partie pour Montréal, je me suis énormément ennuyée de ma Côte-Nord », confie la réalisatrice expliquant que c’est lors de son départ qu’elle a compris son lien d’appartenance aussi fort avec sa région natale.

Désirant aller à la rencontre des Nord-Côtiers et y vivant aujourd’hui, Nadine Beaudet dit avoir redécouvert son territoire avec des yeux différents lors de ces trois années de tournage. « C’est un film qui aborde plusieurs enjeux ainsi que les traces qu’on lui laisse », explique-t-elle. « C’est mon film le plus intime et le plus complexe. »

Bien que la Manicouagan soit son lieu de naissance, elle assure avoir appris beaucoup de choses dont l’histoire des barrages et la ville de Gagnon à titre d’exemples. « Je voulais marquer avec cette œuvre-là pour qu’on n’oublie pas », souffle-t-elle. 

Sa signature d’un documentaire soulignant l’humain et son territoire est évidemment mise de l’avant dans ce projet. « Mes précédents films avaient pour sujets d’autres enjeux et d’autres régions du Québec, mais celui-là est particulièrement important pour moi », conclut Nadine Beaudet.

Après cette présentation exclusive mondialement, une sortie provinciale est prévue dans les cinémas du Québec dès ce printemps. « Plusieurs autres annonces sont à venir », divulgue la réalisatrice.

Un parcours surprise 

Après avoir réalisé son diplôme d’études collégiales en Sciences de la nature au Cégep de Baie-Comeau, la vie a porté Nadine Beaudet à Montréal où elle a poursuivi ses études universitaires à la Faculté de l’aménagement.

Lors de sa maîtrise en Sciences appliquées, son chemin s’est arrêté sur Lucie Lambert, native de Portneuf-sur-Mer, qui lui a fait découvrir le documentaire. « Je ne savais même pas que ça existait le documentaire », fait-elle savoir.

En partant à l’aventure avec son équipe, Nadine Beaudet qualifie Mme Lambert aujourd’hui comme ayant été « son école ». Son premier documentaire Le cosaque et la gitane est sorti en 2013 et depuis, elle a signé six autres documentaires. 

D’ailleurs, cette première œuvre a aussi été présentée au festival Cinoche lors de sa sortie il y a un peu plus d’une décennie.