La famille Henderson, propriétaire de l’entreprise Le Boisé sur Mer spécialisée en hébergement pour les aînés, a récemment pris la décision de fermer son établissement de Pointe-Lebel qui avait ouvert ses portes en 2016.
Afin de centraliser les services, les résidents et le personnel seront relocalisés vers Baie-Comeau.
Kevin Henderson, copropriétaire de l’entreprise familiale avec son père Marc et son frère Brian, explique les raisons de cette décision au Manic.
Même si l’établissement de Pointe-Lebel fermera ses portes dans les prochaines semaines, aucun résident ni employé ne sera mis à la porte, tient-il d’abord à préciser.
Ils déménageront à Baie-Comeau où l’entreprise avait récemment un espace de libre en plus de ses autres établissements de la Manicouagan.
Dans la stratégie de déplacer Pointe-Lebel vers Baie-Comeau, les entrepreneurs n’ont pas renouvelé un contrat avec le CISSS de la Côte-Nord pour leur UTRF (unité transitoire de récupération fonctionnelle) qui était justement dans l’édifice Cartier.
Devoir centraliser
Après avoir longuement cru au potentiel de Pointe-Lebel pour la RI (ressource intermédiaire), Kevin Henderson a dû se rendre à l’évidence que, depuis quelques années, il était difficile de maintenir cet établissement de façon rentable.
RI plus petite, plus éloignée et le manque de transport en commun sont quelques points supplémentaires qui ont pesé dans la balance de ce choix de relocalisation.
« Quand j’ai commencé dans le domaine, je croyais énormément à la décentralisation et être capable d’offrir les services dans de petites régions ou dans les régions en périphérie », lance M. Henderson. Celui qui a commencé en prenant la relève entrepreneuriale de sa grand-mère, Carmen Richer, en 2014 confie qu’aujourd’hui, ce n’est pas du tout la même réalité.
L’augmentation des coûts de construction et les tarifs des ententes gouvernementales trop peu élevés en sont de bons exemples, selon l’homme d’affaires. « Les ententes qu’on a actuellement avec les gouvernements ne sont vraiment pas à la hauteur de ce que nous avions en 2016 », explique-t-il. « On dirait que nos ententes n’ont pas suivi le coût de la vie. »
Les RI en difficulté
Un projet de construction neuve comme celui de Pointe-Lebel ou même des investissements majeurs comme une modernisation pour les autres établissements consistent en un défi de taille pour les propriétaires de résidences pour aînés.
Kevin Henderson qualifie même que ce genre de projet « n’est pas réaliste ». Il précise avec transparence que pour y arriver, l’entreprise devrait être en perte financière.
De plus, l’entrepreneur ajoute que, dans son domaine, c’est particulièrement difficile puisqu’on exige toujours 50 % de mise de fonds pour 50 % de financement. « Ça peut être un gros frein », résume-t-il. « Ce n’est pas connu, mais il y a beaucoup de ressources qui ferment actuellement au Québec aux prises avec les dettes reliées à l’inflation que l’on connaît. »
Partager les services pour y arriver
Les établissements du Boisé sur Mer de la Haute-Côte-Nord et de la Manicouagan peuvent joindre les deux bouts grâce à leur travail d’équipe. « Nous avons toujours développé notre entreprise en fonction du partage de services », dit M. Henderson.
Une cuisine centralisée dessert tous les établissements, une personne est responsable des 125 employés pour le département des ressources humaines et il n’y a qu’une seule direction générale dans l’entreprise. Cette façon de faire est « une chance », selon lui, puisqu’il s’agit d’une solution financière. « On doit être créatif », souligne le copropriétaire.
Pour ce qui est de l’avenir de la bâtisse de Pointe-Lebel, la famille Henderson, qui en est toujours propriétaire, n’a pas officialisé ce qu’elle pourrait devenir.
Horizon
Horizon, des contenus marketing présentés par et pour nos annonceurs.