L’année 2024 s’est avérée un tournant encourageant pour l’industrie hôtelière québécoise avec des records de fréquentation à la clé, malgré un contexte économique complexe. La Côte-Nord a tiré son épingle du jeu.
Pour Véronyque Tremblay, présidente de l’Association Hôtellerie du Québec (AHQ), ces résultats témoignent de la résilience et de l’innovation des hôteliers, bien que des défis continuent de peser sur le secteur.
« L’année 2024 a été honnêtement une très bonne année. Si on exclut la pandémie, qui était un peu hors norme, ça a été même une très bonne année, voire même une année record pour le tourisme », dévoile Mme Tremblay.
Les statistiques confirment cette impression : le taux d’occupation moyen dans la région de la Manicouagan a atteint 56 % entre janvier et novembre, une hausse de 4 % par rapport à 2019, l’année de référence pour le tourisme au Québec.
Dans la région de Duplessis, le taux d’occupation a grimpé à 55 %, soit une augmentation de 10 % comparativement à 2019.
Malgré des conditions économiques complexes, notamment la hausse des coûts d’exploitation, l’industrie a su profiter de l’afflux de touristes locaux et étrangers. La faiblesse du dollar canadien a également joué en faveur du secteur en rendant le Québec plus attrayant pour les visiteurs internationaux tout en incitant les Québécois à privilégier les voyages dans leur province.
Des défis structurels qui perdurent
L’optimisme ambiant est cependant tempéré par des enjeux de main-d’œuvre, particulièrement marqués sur la Côte-Nord.
« C’est très prononcé sur la Côte-Nord et le resserrement des mesures pour les travailleurs étrangers temporaires des gouvernements, ce n’est pas une bonne nouvelle sur la Côte-Nord. Parce que même si ça s’améliore un petit peu pour trouver des travailleurs au niveau local, ça demeure très difficile de trouver de la main-d’œuvre qualifiée pour certains types de postes », souligne Véronyque Tremblay.
En réponse, plusieurs hôteliers explorent des solutions innovantes : automatisation des processus comme l’enregistrement et les départs, embauche de réfugiés, et ajustements salariaux pour attirer les talents locaux.
Néanmoins, ces efforts ne suffisent pas toujours à compenser les coûts croissants liés à l’énergie, aux aliments et au transport.
2025 : une année sous le signe de la résilience
Pour l’année 2025, les attentes sont globalement positives, bien que modérées. Selon un sondage réalisé auprès des hôteliers, 60 % anticipent une année similaire à 2024, tandis que 30 % prévoient une amélioration. « Une industrie optimiste pour 2025 malgré des défis persistants », commente Mme Tremblay.
La demande pour des réservations directes figure également parmi les priorités stratégiques des hôteliers.
« Attirer de plus en plus de réservations directes plutôt que les réservations via les Booking, Trivago etc. Parce qu’évidemment, il y a des coûts à faire à l’externe pour ce qu’il y a des réservations. C’est sûr qu’on peut fidéliser davantage la clientèle quand elle réserve directement chez nous », explique la présidente.
Un autre aspect crucial concerne l’installation de bornes de recharge pour les véhicules électriques, particulièrement en région.
« On a de plus en plus de gens qui voyagent avec des voitures électriques. Mais les gens veulent se charger. Quand on fait un beau long voyage, il ne faut pas manquer d’énergie. Et pour nos hôteliers, c’est une belle façon parce que tu dors à l’hôtel, alors tu as toute la nuit pour recharger ton véhicule », note Véronyque Tremblay.
Un appel au soutien gouvernemental
Pour rester compétitive, l’industrie hôtelière québécoise espère davantage de soutien gouvernemental. Parmi les priorités : des programmes de prêts pour rénover et moderniser les établissements ainsi que des initiatives pour améliorer l’efficacité énergétique, notamment pour les hôtels plus anciens.
« Ça évolue tellement rapidement, même au niveau de la technologie, alors c’est important que ce soit en tourisme d’affaires ou en tourisme d’agréments. Il faut être au goût du jour si on veut attirer même au niveau de la clientèle internationale ou aussi continuer à être compétitif », conclut la présidente de l’AHQ.
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