Encore une saison difficile pour la pêche au saumon

La rivière Moisie. Photo courtoisie
La saison s’annonce encore ardue pour les pourvoyeurs et organismes de la Côte-Nord oeuvrant dans le secteur de la pêche au saumon. Réunis par une table de concertation, la Pourvoiries Hipou Nutashkuan, la Pourvoirie Rivière-Saint-Jean, le Conseil ITUM et l’Association de protection de la Rivière Moisie (APRM) feront front commun sur les restrictions entourant la pêche sportive au saumon atlantique.
Le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les Changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) a d’ores et déjà annoncé qu’il maintiendra les restrictions mises en place l’an dernier.
Selon Michel Villeneuve, porte-parole de l’APRM, les temps ne sont pas faciles pour les organismes et pourvoyeurs du secteur « saumon », notamment ceux de la Côte-Nord.
« Les décisions qui ont été prises ont fait qu’on a perdu la moitié de nos revenus pour la saison de pêche 2024. Et les restrictions sont maintenues, au-delà du fait que dans le secteur de la rivière qu’on administre, nous mettons nous-mêmes des restrictions. Quelqu’un ne peut pas prendre plus qu’un saumon dans son été. En 2023, il s’est tué 7 saumons sur une rivière grande comme la Moisie et il s’en est remis 7 à l’eau volontairement », illustre-t-il.
Il déplore que les décisions du MELCCFP aient été prises sans consultation et « sans prendre aucun égard à l’impact de ces restrictions sur les organismes de protection. »
Ceux-ci sont carrément en péril, selon M. Villeneuve. Et leur mission tout autant. « La crise du saumon n’a rien à voir avec la pêche sportive, c’est de l’idéologie. Au niveau de la science, le peu de saumons prélevés n’a aucun impact sur la crise qu’on vit. La pêche est excessivement difficile sur la Moisie et notre pêche dure entre 4 a 6 semaines les bonnes années. Le risque pour l’espèce est à peu près nul. Mais avec cette décision (de maintenir la remise à l’eau obligatoire), le risque pour notre organisme est majeur. Et si nos organismes disparaissent, ça va avoir de l’impact », clame le porte-parole.
L’an dernier, l’annonce du ministère avait fait rager plusieurs clients puisqu’elle avait été faite à quelques jours seulement de l’ouverture de la saison.
« Beaucoup de nos clients étaient fâchés, mais leurs réservations étaient faites. Là, ils le savent d’avance alors on aura sûrement moins de réservations », indique M. Villeneuve. Celles-ci débutent en avril. Il est donc trop tôt pour chiffre la baisse, s’il y a lieu.
La création de la table de concertation a pour but de défendre la singularité du territoire.
« Nous croyons avoir une réalité bien différente des autres rivières. Nous allons (…) exercer notre droit de parole et discuter de nos réalités avec le
MELCCFP », peut-on lire dans le Bulletin annuel de l’APRM.
Le conseil d’administration de l’APRM a été remodelé au cours des derniers mois en raison de quelques départs. Claude Paquet, Jean-Philippe Gauthier et Michel Villeneuve n’en sont plus membres. Michel Villeneuve agit tout de même à titre de porte-parole.
Un souper-bénéfice plus important que jamais
La baisse de revenus de près de 50% a laissé les coffres de l’APRM exsangues. Michel Villeneuve profite de l’occasion pour insister sur l’importance du souper-bénéfice du 8 février prochain.
« Le souper est très important! L’an dernier, on est allé chercher 85 000 $, ce qui est une année moyenne, mais là, on a besoin d’une grosse année! »
La présence de Fabien Cloutier à l’événement semble faire mouche.
« Jusqu’à présent, ça va bien. Ça se passe au centre des congrès et l’équipe s’est cassé le bicycle pour faire une formule renouvelée avec un invité qui aime la pêche. On va animer le souper ensemble et ça va être un bel événement! », conclut Michel Villeneuve.
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