C’est une constante adaptation des services pour l’Aire ouverte, qui a inauguré ses locaux à Baie-Comeau il y a deux ans. Les jeunes de 12 à 25 ans sont mieux servis pour des besoins en santé mentale et sexuelle, mais il y a encore du travail à faire.
« Les problèmes de santé mentale apparaissent habituellement dans l’adolescence et ça se cristallise dans la période jeune adulte », explique d’entrée de jeu Martin Thibeault, chef responsable des Aires ouvertes et foyer de groupe en santé mentale de la Côte-Nord.
« On chevauche le passage de l’âge mineur à l’âge adulte. Parfois, il y a des bris de services dans le passage à l’âge adulte. C’est une période critique », ajoute-t-il.
Rappelons qu’une Aire ouverte a aussi ouvert ses portes à Sept-Îles en 2019. Celle à Baie-Comeau a vu le jour en 2022.
L’objectif de départ avec ce projet, qui a été implanté un peu partout au Québec, était de créer une « co-construction avec les partenaires », que ce soit au niveau des organismes communautaires, le CISSS de la Côte-Nord, les milieux scolaires et les comités jeunesse.
Selon M. Thibeault, l’Aire ouverte de Baie-Comeau réussit à se faire connaître depuis deux ans et de plus en plus de jeunes s’y réfèrent. « On est toujours en très bonne progression », mentionne-t-il concernant l’augmentation de la clientèle.
Pour approximativement la même période de temps, l’Aire ouverte est passée de 37 usagers différents dans l’année 2022-2023 à 131 pour l’année en cours (2024-2025).
L’anxiété très présente
Les problématiques d’anxiété se hissent en haut de la liste pour la tranche d’âge qui consulte à l’Aire ouverte.
« C’est certain que l’anxiété, comme l’anxiété de performance, revient souvent au niveau santé mentale. […] C’est un des enjeux majeurs qui est travaillé avec les différentes intervenantes psychosociales », explique Martin Thibeault.
Ce dernier ne peut passer à côté de la pandémie, qui a joué un grand rôle dans les troubles d’anxiété pour une génération qui a été grandement affectée par le confinement.
« La pandémie a un impact sur comment on doit adapter nos services aujourd’hui. On voit plus de problématiques liées à l’anxiété chez les 12 à 15 ans », note-t-il.
À Baie-Comeau, on remarque aussi des demandes en croissance pour les personnes immigrantes.
« C’est quelque chose qu’on a de plus en plus à Baie-Comeau. Beaucoup de personnes immigrantes, dans la tranche d’âge qu’on vise, qui demande nos services », indique le chef responsable.
De plus, toutes les questions reliées à l’identité de genre sont à prendre en considération et à intégrer dans les services.
Ne jamais arrêter de s’adapter
Ce qui ressort majoritairement du discours de M. Thibeault sur la mission de l’Aire ouverte comme service, c’est sa capacité à s’adapter aux besoins.
« L’Aire ouverte d’aujourd’hui sera différente de l’Aire ouverte en 2035. Il faut s’adapter avec les jeunes, il faut que ça évolue tout le temps », déclare-t-il.
Il ne faut jamais arrêter de s’ajuster avec ses besoins. « L’Aire ouverte ne sera pas figée dans le temps. Plein de choses vont changer pour les jeunes qu’on rejoint, donc il faut les suivre », dit-il.
« On donne aussi un service différent. C’est une approche différente et nous sommes là pour orienter les jeunes aussi. Mais oui, c’est une autre approche. Il faut que ce le soit, sinon on va juste reproduire ce qui existe déjà », lance l’interlocuteur.
Prévenir et guérir
En plus de répondre aux besoins de la clientèle en consultation, un effort monstre est mis sur la sensibilisation et la prévention.
« On fait beaucoup de prévention, du démarchage et on a une unité mobile. On peut faire de la promotion dans divers événements, par exemple. Il y a une gamme d’activités que les intervenants sont appelés à faire », fait savoir Martin Thibeault.
Le service va au-delà des suivis en clinique, rappelle-t-il. « C’est vraiment de la co-construction d’un bout à l’autre, je vous dirais, du service. »
Toujours dans l’optique de ne jamais avoir de bris de service pour la clientèle adolescente et jeune adulte. « On regarde aussi pour offrir des services un petit peu en périphérie aussi », précise-t-il.
« Ceux qui connaissent maintenant le service ont de plus en plus le réflexe de l’utiliser. Nos partenaires nous réfèrent au besoin et nous aussi on fait la même chose. L’Aire ouverte joue un rôle important pour essayer de combler des besoins », souligne M. Thibeault.
Quelques chiffres sur l’Aire ouverte
Nombre d’usagers différents pour chaque année
(Cela n’inclut pas les suivis qui demandent plusieurs consultations)
– 2022-2023 (environ 8 mois de service) : 37 usagers différents
– 2023-2024 : 99 usagers différents
– 2024-2025 (jusqu’à présent) : 131 usagers différents
Nombre d’activités
– 2022-2023 : 185 activités
– 2023-2024 : 720 activités
– 2024-2025 (l’année en cours, jusqu’à présent) : 979 activités
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