Pour la maison Tshimishtin, à Uashat, surmonter les pensées suicidaires passe parfois par quelque chose d’aussi simple qu’un rire partagé et une écoute attentive.
Dans le cadre de la Semaine nationale de la prévention du suicide, la maison Tshimishtin a organisé, du 2 au 8 février, plusieurs activités de sensibilisation pour mieux faire connaître ses services au public.
L’établissement, qui assure un soutien aux personnes autochtones aux prises avec des pensées suicidaires, a ouvert ses portes au public, mardi, pour accueillir ceux qui voudraient rencontrer l’équipe et découvrir son accompagnement.
« Le suicide, ce n’est pas un sujet facile », souligne Edgar Vollant, intervenant à la maison Tshimishtin. « Quand on ouvre nos portes comme ça, les gens voient que c’est chaleureux ici, que c’est fait pour et par des autochtones. […] Les gens sont curieux de voir comment ça marche. »
Rire et guérir
L’équipe de la maison Tshimishtin se dit fière de cette chaleur qu’elle tente de transmettre à ses résidents et visiteurs. L’un des plus beaux reflets de cet accueil : le rire.
« C’est primordial », remarque André Vachon, aussi intervenant à la maison Tshimishtin. « En même temps, c’est dans notre culture de rire et, il ne faut pas l’oublier, oui, c’est vrai, le sujet n’est pas propice à la rigolade, mais on est encore des humains, on a le droit de rire même si ça ne va pas bien des fois. »
L’approche de la maison Tshimishtin ressemble davantage à celle d’une famille aimante que d’un centre d’intervention, selon André Vachon.
« C’est comme s’ils venaient voir un oncle, une tante ou un frère. […] C’est toi le maître de ta situation, ce n’est pas moi qui vais décider à ta place. Je suis là pour t’écouter avant tout. Si tu as des besoins, on verra après ce qu’on peut faire avec ça », dit-il.
« Quand je suis dans mon bureau, en bas, et que j’entends nos usagers rire, je commence à rire toute seule. C’est ma paie », renchérit pour sa part Christine Aster, coordonnatrice du centre. « Là je monte, je cours pour rire avec eux. »
Vivre le deuil
Dans une conférence qui a eu lieu au sous-sol à la Salle Naneu de Uashat, jeudi, le retraité, Jean-Guy Pinette, s’est ouvert aux participants en partageant sa propre histoire de deuil.
À travers son passage dans le pensionnat de Mani-utenam, la perte de sa sœur et ses propres déboires avec des pensées suicidaires, Jean-Guy Pinette est d’avis qu’il est primordial de sensibiliser les gens à ces réalités, surtout auprès des communautés autochtones.
« Autrefois, on ne pouvait pas parler. Quand tu voulais dire ou dénoncer quelque chose, on te disait toujours “tais-toi, tais-toi, tais-toi” », déplore-t-il. « Il ne faut pas garder les choses comme ça. Plus tu vas en parler et plus tu vas porter la guérison dans la communauté. Plus que tu parles de la honte, plus tu en seras libéré. »
Ce que Jean-Guy Pinette conseille aux gens pour s’en sortir : « De prendre le temps ».
« Quand tu parles de la guérison, il faut que tu sois prêt pour le verbaliser. Parce que ça peut provoquer en toi des choses que tu ne peux pas contrôler. […] Quand j’étais prêt à en parler, je savais que ce serait une libération. »
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