L’artiste portcartoise d’origine, Sarah F. Maloney, aime croire en l’avenir des arts sur la Côte-Nord, mais elle n’ignore pas les embûches qui parsèment le parcours des artistes.
Sarah F. Maloney mène de front une carrière en arts visuels, tout en enseignant cette discipline au Cégep de Sept-Îles.
Son emploi en enseignement lui procure un horaire flexible qui lui permet d’exposer fréquemment ses œuvres, un peu partout sur la Côte-Nord, une réalité pour laquelle elle est très reconnaissante.
« J’ai la chance d’avoir un autre emploi qui est stable à côté et j’arrime un peu mes opportunités autour de ça », partage-t-elle en entrevue avec le Journal.
Heureusement, car le processus pour obtenir du financement ou des subventions pour les productions artistiques peut être très laborieux et chronophage.
« Ça peut parfois être plus d’un an de démarches avant même de tomber dans la production de l’œuvre, de l’exposition ou de la recherche », explique Sarah F. Maloney. « Pour les artistes qui ne vivent que de l’art, avec ces délais, ça amène une précarité vraiment importante. »
Si les artistes veulent se tenter à financer leurs projets indépendamment, d’autres obstacles se présentent souvent à eux.
« C’est difficile de se dire qu’on va louer un local et faire de la production. Les coûts de production sont tellement élevés, ce n’est pas pour les artistes qui ne font pas beaucoup de sous », poursuit-elle.
Distance et carence
Les centres d’artistes comme Panache art actuel soutiennent les créateurs souhaitant exposer leurs œuvres à un public passionné de culture. Toutefois, eux aussi subissent discrètement des coupures financières, ce qui complique leur fonctionnement au quotidien. Pour certains, l’impact se fait déjà sentir.
« J’ai siégé pendant quelques années sur le CA de Panache et c’était super difficile de même trouver des employés », raconte Sarah F. Maloney. « Les loyers sont dispendieux sur la Côte-Nord, la nourriture et les frais de déplacement aussi. »
« On est super fiers de dire que le territoire du Québec est super vaste et est donc beau, mais on ne l’assume pas toujours quand on déploie les ressources », ajoute l’artiste.
Elle souligne que, malgré des efforts constants pour réduire les coûts, mobiliser des bénévoles et faire preuve de créativité, sans un financement adapté à la hausse du coût de la vie, ces solutions finissent par atteindre leurs limites.
Garder la tête haute
Malgré une situation qui peut sembler critique pour certains acteurs du monde culturel, Sarah F. Maloney tempère les inquiétudes, invitant ses semblables à rester positifs.
« Je veux être optimiste. Je veux croire qu’on va trouver des solutions et améliorer la situation », dit-elle. « C’est de faire valoir le milieu de la culture. D’y croire et de continuer d’y croire. On va espérer que c’est un petit creux de vague et que tout va bien remonter », lance-t-elle, sourire aux lèvres.
« La culture nous amène une ouverture sur le monde. Plus on la développe et plus on se nourrit et on s’enrichit comme humain et comme société. »
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