Problèmes d’insalubrité à l’école Bois-Joli de Sept-Îles

Par Emy-Jane Déry 11:00 AM - 4 mars 2025
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École Bois-Joli de Sept-Îles. Photo Vincent Rioux-Berrouard

Des matières fécales au sol et sur les murs pendant plusieurs jours, des poubelles qui débordent et qui empestent, des toilettes bouchées, des planchers glissants qui ne sont pas nettoyés… l’école Bois-Joli de Sept-Îles éprouve d’importants problèmes au niveau de son entretien, a appris Le Nord-Côtier

L’école Bois-Joli du parc Ferland accueille 173 élèves de la maternelle 4 ans à la sixième année du primaire. Elle n’a pas de concierge assigné pour s’assurer de la propreté et de l’entretien des lieux. Elle fait plutôt affaire avec des sous-traitants. Depuis le début de l’année scolaire, les problèmes s’additionnent. 

« Il y a eu des épisodes de matières fécales au sol et sur les murs, ce qui a pris plusieurs jours avant d’être nettoyé », raconte un employé, qui préfère garder l’anonymat. 

À certains moments, les lieux étaient si mal entretenus, que des élèves se retenaient d’aller à la salle de bain de l’école, selon des témoignages d’employés et de parents recueillis par le Journal. Qui plus est, l’approvisionnement de papier hygiénique serait aussi défaillant. 

La toilette d’un vestiaire serait restée bouchée pendant plusieurs jours, avant que le directeur de l’école lui-même ne s’en charge. Par la suite, c’est un employé du Centre de services scolaire, pas du tout mandaté de l’entretien ménager, qui serait venu nettoyer, parce qu’il a eu « pitié » des employés et des élèves. 

Au Syndicat de l’enseignement de la région du Fer-CSQ, la situation de malpropreté à l’école Bois-Joli est connue. On dit être intervenus plusieurs fois depuis le début de l’année scolaire, afin que la situation change. Des démarches auraient aussi été entreprises auprès de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).

Le directeur de l’école Bois-Joli, Philippe Maloney, a confirmé au Journal que les problèmes de gestion de l’entretien ménager à l’intérieur des murs de l’établissement n’étaient toujours pas complètement réglés. Il a cependant préféré ne pas commenter le dossier, s’en remettant au Centre de service (CSS) du Fer. 

« C’est navrant. Le personnel et les élèves ont droit à des endroits salubres. On veut de bons endroits pour apprendre, ce sont aussi des milieux de vie », a déploré Marc-André Masse, le nouveau directeur du Centre de services scolaire du Fer, en poste depuis un peu plus d’une semaine, seulement. Au moment de notre entretien, il n’avait pas encore eu la chance de visiter l’école Bois-Joli. « Ça ne devrait pas avoir lieu, on va s’assurer d’un bon suivi », a-t-il dit, interpellé par le Journal

Dans son rapport annuel 2023-2024, le Centre de services scolaire du Fer déclare une dépense de 349 105 $ pour le service d’entretien ménager de l’école Bois-Joli 2024-2027. C’est Maintenance Eurêka Ltée, une entreprise basée à Drummondville, Québec et Thetford Mines qui est responsable du contrat. 

Elle a été rencontrée à quelques reprises par le CSS avant les Fêtes. 

« Il semble y avoir des enjeux de qualité de main-d’œuvre pour eux », relate M. Masse. 

Le contrat avec l’entreprise ne prévoit pas de pénalités, mais pourrait être compromis si les services ne sont pas rendus. Un suivi auprès de cette dernière sera fait, a indiqué le directeur du CSS.

Le défi de main-d’œuvre touche aussi le Centre de services scolaire du Fer. C’est en partie pour cette raison, qu’il se tourne de plus en plus vers des firmes, pour l’entretien des écoles. Les concierges sont difficiles à trouver et à garder. 

« C’est sûr que nous avons des défis de rémunération. Peut-être que ce n’est pas à la hauteur de ce qui est souhaité pour aller chercher de la main-d’œuvre et être concurrentiel », évoque-t-il. 

Au moment d’écrire ces lignes, il n’avait pas été possible de s’entretenir avec l’entreprise Maintenance Eureka Ltée.