Le secteur saumon en eaux troubles

Benoît Bouchard, directeur de l'Association de conservation de la Vallée du Gouffre. Photo Emelie BERNIER
La récente sortie de la Fédération québécoise du saumon atlantique (FQSA) n’étonne pas Benoît Bouchard, directeur de l’Association de conservation de la Vallée du Gouffre (ACVG) dans Charlevoix.
« Tous les organismes et intervenants du secteur saumon se posent beaucoup de questions. Ç’a été le drame pour nous l’an passé, avec les restrictions qui ont été imposées à la dernière minute. Là, on ne sait pas comment ça va se passer cette année, mais on réalise que toutes les associations comme la nôtre sont dans le trouble », indique-t-il.
Plusieurs hypothèses sont soulevées pour expliquer le déclin du saumon, notamment les impacts du réchauffement climatique, la prédation par les bars rayés et les phoques et la présence de fermes d’aquaculture en mer près de Terre-Neuve.
« Dans les discussions, ça revient souvent. Ce dont je n’étais pas au fait, c’est les possibles impacts des aquacultures de Terre-Neuve sur le saumon atlantique. Il n’y a pas encore d’études qui le vérifient, mais il y a des hypothèses qui disent que les résidus des aquacultures désorienteraient le jeune saumon, le tacon… »
Quoi qu’il en soit, une forme « d’autorégulation » est en cours sur les rivières, selon le dg de l’ACVG.
« On a seulement 2 clients l’année passée qui ont gardé leur saumon avant que le ministère ferme la capture. Ils ne s’en sont pas vanté, mais ça s’est su et ils se sont fait ramasser sur les réseaux sociaux. Les commentaires sont sévères! De plus en plus, les pêcheurs s’autorégulent entre eux. La plupart des pêcheurs, quand l’eau est chaude et le débit bas, ils vont s’abstenir de pêcher. Et la remise à l’eau est la grande tendance.»
Il importe toutefois de comprendre ce qui se passe avec la ressource, estime M. Bouchard. « Nous autres, notre seule source de revenus, c’est les droits de pêche.. S’il y a de plus en plus de restrictions, ça va donner quoi d’aller à la pêche ? Heureusement, ce que j’entends de plus en plus et de la majorité des pêcheurs, c’est “j’ai la chance d’être sur le bord d’une rivière, de lancer ma ligne, de prendre l’air et ça me suffit”. Les gens sont de plus en plus conscients que la remise à l’eau est la meilleure façon d’assurer la pérennité de l’espèce. »
L’Association de protection de la Rivière Moisie n’a pas souhaité commenter la sortie de la FQSA pour le moment.
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