CISSS de la Côte-Nord : hausse des chutes et des erreurs de médication

Par Johannie Gaudreault 8:30 AM - 10 mars 2025
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Les chutes sont en hausse partout au Québec et la Côte-Nord ne fait pas exception. Photo iStock

Les établissements du CISSS de la Côte-Nord ont recensé plus d’« événements indésirables » en 2023-2024. Le nombre de chutes et d’erreurs liées à la médication est notamment en augmentation.

C’est ce que dévoile le 16e rapport sur les incidents et accidents survenus dans le cadre de la prestation de soins de santé et de services sociaux au Québec, publié par le ministère de la Santé et des Services sociaux, le 5 mars. Ce rapport couvre la période du 1er avril 2023 au 31 mars 2024.

Un nombre total de 6 456 événements indésirables ont été rapportés par les professionnels de la santé au cours de cette période. Les chutes sont les incidents/accidents les plus déclarés pour un total de 1 969. Elles représentent 30 % des événements. À la période précédente, on recensait 1 715 chutes, soit 254 en moins.

Les erreurs liées à la médication figurent deuxièmes au classement. On en a dénombré 1 904 en 2023-2024 dans les différents établissements de santé de la Côte-Nord. Il s’agit d’une centaine de plus qu’en 2022-2023. Ce type d’accidents équivaut à 29 % des événements indésirables dans la région.

Parmi les autres incidents déclarés, on retrouve 384 événements concernent le traitement, 299 les tests de laboratoire, 128 sont liés au matériel et 133 aux effets personnels. On dénombre aussi 234 abus/agressions/harcèlement/intimidation. 

La section Autres, qui regroupe notamment les bris de confidentialité, fugues/disparitions, tentatives de suicide/suicides, obstructions respiratoires, blessures d’origine inconnue et plaies de pression, voit aussi son nombre de déclarations augmenter. Elle rassemble 1 031 événements comparativement à 972 en 2022-2023. 

Sur la Côte-Nord, 49,74 % des événements indésirables se sont produits en centres hospitaliers, 35,22 % en CHSLD et 7,39 % dans les CLSC du territoire. Ces données sont relativement stables d’année en année.

Seulement deux régions du Québec cumulent moins d’événements indésirables que la Côte-Nord. Il s’agit de la Gaspésie-Île-de-la-Madeleine et du Nord-du-Québec.

Au Québec

Pour toutes les régions du Québec, le bilan s’élève à 502 825 événements indésirables. Alors que le nombre de déclarations connaissait une baisse depuis quelques années, une augmentation de 8,86 % est constatée pour la dernière année.

La majorité des événements déclarés n’ont entraîné aucune conséquence grave ou permanente, soit 99,71 %. De plus, 0,15 % des événements déclarés, soit 774, sont à l’origine de conséquences graves et permanentes, et 0,14 % ont été associés à un décès, soit 679.

Le ministère de la Santé et des Services sociaux tient à souligner que le nombre total d’événements survenus doit être mis en relation avec le volume de soins.

« Rappelons qu’au Québec, en 2023-2024, on compte notamment plus de 506 198 chirurgies, plus de 3,6 millions de visites à l’urgence, environ 6,3 millions de consultations médicales en établissement, plus de 210 millions d’analyses en laboratoire et près de 13,4 millions de journées d’hébergement en établissement (jours-présence) », indique le rapport. 

Parmi les faits marquants de la période 2023-2024, on remarque que les problèmes d’abus, d’agressions, de harcèlement ou d’intimidation ont augmenté de 18,31 % par rapport à la dernière année. Ils constituent le type d’événement déclaré qui a subi la plus grande augmentation au cours de cette période.

” Cette augmentation pourrait s’expliquer par les activités réalisées depuis l’année 2021-2022, pour sensibiliser le personnel du réseau face à la lutte contre la maltraitance […] “, peut-on lire dans le document de 135 pages.

De plus, l’augmentation de la déclaration des événements indésirables générant des conséquences graves et permanentes allant jusqu’au décès fait l’objet d’une surveillance particulière, leur nombre étant en augmentation.

” De ce fait, une analyse nationale et la proposition de mesures pour diminuer leur survenue sont en cours, spécifiquement pour les événements qui concernent les chutes et les erreurs de médication. Il est souhaité que les retombées de ces actions à venir soient progressivement perceptibles “, divulgue-t-on.

Transparence

La déclaration des incidents et des accidents et la publication annuelle d’un rapport national poursuivent l’objectif de soutenir une culture de transparence auprès des usagers du réseau et de la population en général.

« Cette mesure assure que chaque événement indésirable, notamment ceux qui entraînent des conséquences sur les usagers et usagères, soit analysé par l’établissement et que des actions soient mises en place pour éviter qu’il ne se reproduise », affirme le ministère.

Le renforcement de la prestation sécuritaire des soins et des services demeure un défi des établissements, lesquels doivent s’inscrire dans une vision commune de sécurité et de qualité, conclut le ministère de la Santé et des Services sociaux.

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