Pourquoi le prix de l’essence varie sur la Côte-Nord ?

Sur la Côte-Nord, les écarts de prix sur l'essence sont souvent source d'incompréhension. Photo Vincent Rioux-Berrouard
Vous l’avez sûrement déjà remarqué en parcourant la route 138, mais il y a des disparités au niveau du prix de l’essence sur la Côte-Nord. Le Journal a demandé à CAA-Québec s’il était possible d’expliquer que le prix de l’essence diffère parfois dans deux villes ou villages de la Côte-Nord, qui sont pourtant côte à côte.
Mi-mars, le prix de l’essence affichait plus de 0,18 $ le litre de différence entre Sept-Îles et Havre-Saint-Pierre.
Après vérification, CAA-Québec affirme qu’il n’y a pas de disparités significatives sur le prix à la pompe, sur la Côte-Nord.
« C’est difficile de comparer des municipalités dans une même région, parce qu’un marché se compare toujours à lui-même », dit Simon Bourassa, porte-parole pour CAA-Québec.
Il y a plusieurs endroits au Québec où il y a des différences dans le prix de l’essence de villes qui sont à proximité.
« Il faut toujours comparer les stations-service d’une même ville et non pas de différents marchés, parce qu’il y a des réalités différentes », explique-t-il.
Il donne des éléments de comparaison entre Sept-Îles et Havre-Saint-Pierre, qui permettent de mieux comprendre les différences. La première a plus de stations-service que la deuxième, ce qui peut créer plus de compétition. De plus, Havre-Saint-Pierre a probablement moins de volume de vente, ce qui fait que les stations-service doivent avoir une marge aux détails un peu plus élevée pour atteindre la rentabilité.
Les disparités entre les marchés sur la Côte-Nord peuvent être en raison des distances. Il y a un coût de transport plus grand pour la Minganie, par exemple.
« Du côté de la Minganie, on est 0,08 $ du litre pour le transport, tandis que du côté de Sept-Îles, ça avoisine plus les 0,04 $ du litre. Cela rentre en ligne de compte pour le prix de l’essence », affirme-t-il.
De plus, les marges bénéficiaires dans les stations-service, que ce soit en Haute-Côte-Nord, Manicouagan, Sept-Rivières ou la Minganie, ne sont pas énormes.
« On parle de marges raisonnables. Elle tourne autour de 0,03 ou 0,04 $ du litre. Il ne semble pas y avoir d’anomalie dans votre secteur », affirme M. Bourassa.
« Dans une même région, il y a des disparités de prix, parce qu’il y a des réalités de marché qui sont très différentes. La Côte-Nord ne fait pas exception », conclut le porte-parole de CAA-Quebec.
Bureau de la concurrence
Les questionnements au niveau du prix de l’essence ne sont pas nouveaux sur la Côte-Nord. À l’hiver 2024, le maire de Port-Cartier, Alain Thibault, s’était plaint au Bureau de la concurrence du Canada. Des enquêteurs avaient effectué des visites sur la Côte-Nord. Toutefois, aucune irrégularité n’avait été constatée. L’organisme fédéral avait aussi indiqué qu’il continuerait à surveiller le marché de l’essence au détail avec attention.
Le Bureau de la concurrence n’a pas l’autorité pour fixer les prix de l’essence. Son rôle est d’enquêter sur la fixation des prix et d’autres comportements anticoncurrentiels.
En 2024, le gouvernement du Québec a mis en place un outil interactif permettant de suivre l’évolution quotidienne du prix moyen de l’essence ordinaire. Cette mesure voulait assurer une transparence et favoriser la compétitivité sur le marché du prix de l’essence. La semaine dernière, le prix moyen à la pompe pour l’essence ordinaire était de 1,50 le litre sur la Côte-Nord.
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