SAAQclic : l’Autorité des marchés publics ordonne à la SAAQ de suspendre les contrats

La présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, répond aux questions à l'Assemblée nationale le 18 mars 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot
L’Autorité des marchés publics (AMP) ordonne à la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) de suspendre pour 30 jours tous les contrats associés au projet SAAQclic.
Depuis le dépôt du rapport de la vérificatrice générale, qui a fait état d’un dépassement de coûts de 500 millions $, la SAAQ n’a mis en place «aucune mesure d’atténuation» concernant les dépenses de fonds publics, a déclaré l’AMP dans un communiqué jeudi.
Le leader parlementaire du Parti libéral, Monsef Derraji, a aussitôt réclamé la démission de la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, qui a «abdiqué son rôle», selon lui.
«Mme Guilbault sert à quoi? Elle a fait quoi pour rassurer la population et arrêter cette hémorragie?» a-t-il demandé en impromptu de presse, quelques minutes après que l’ordre de l’AMP est tombé.
«À ce stade-ci, on prend acte de la décision de l’AMP. Je vous rappellerai que depuis 2018, nous sommes le gouvernement qui avons augmenté les pouvoirs de l’AMP», a brièvement commenté la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel.
De Sherrington, où il tenait un point de presse, le premier ministre François Legault a défendu le travail du PDG de la SAAQ, Éric Ducharme, tout en disant vouloir aller «au fond des choses».
Legault invente des faits alternatifs, lance le PQ
La veille, lors de la période des questions, M. Legault avait mis en doute le calcul de la VG, qui évalue que le coût du virage numérique raté de la SAAQ dépassera 1,1 milliard $ cette année.
Il a plaidé qu’on n’avait «aucune preuve de ça», ajoutant qu’il fallait faire comme M. Ducharme et calculer séparément «le coût du programme» et «le coût de l’entretien».
Le député péquiste des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, s’est étonné jeudi que le premier ministre conteste la véracité des informations contenues dans le rapport de la VG. Il a accusé le premier ministre de vouloir «réinventer la réalité».
«Il y a un glissement dangereux vers ce qu’on appelle les faits alternatifs, a-t-il lancé. C’est comme si on revenait à la case départ. Y a-t-il véritablement eu un scandale avec SAAQclic? Y a-t-il un fiasco? Quels sont les chiffres? Est-ce qu’on peut valider ça?»
«Donc, on a là un retour en arrière majeur sur ce qui repose pourtant sur des données fiables et vérifiées. Ce qu’on veut, c’est en savoir davantage, pas nier les faits qu’on a déjà devant nous. C’est quand même aberrant», a-t-il ajouté.
Le gouvernement Legault a mis sur pied une commission d’enquête publique pour faire la lumière dans le dossier SAAQclic. La commission dirigée par le juge Denis Gallant doit remettre son rapport au plus tard le 30 septembre 2025.
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