Élections fédérales | Un débat par et pour les jeunes

Les candidats de l'élection fédérale dans Côte-Nord-Kawawachikamach-Nitassinan ont participé à un débat organisé par l'Association étudiante et animé par deux enseignants du Cégep de Baie-Comeau. Photo Karianne Nepton-Philippe
L’Association générale des étudiants du Cégep de Baie-Comeau a tenu un débat pour la population étudiante, avec cinq des candidats de l’élection fédérale dans Côte-Nord-Kawawachikamach-Nitassinan.
L’objectif est de favoriser l’engagement politique des étudiants. « Les jeunes s’intéressent de moins en moins à la politique et avec cette activité, on espère créer un regain démocratique parmi les jeunes », Jacob Martel, responsable aux affaires sociopolitiques de l’association.
« On voulait vraiment présenter qui sont les candidats, qui sont les Partis politiques », précise-t-il. Ce débat s’est tenu le 17 avril au Cégep de Baie-Comeau.
Les candidats présents étaient Mélanie Dorion pour le Parti conservateur, Kevin Coutu du Parti libéral, Marilène Gill du Bloc québécois, Sébastien Beaulieu pour le Parti rhinocéros et Gilles Babin, qui n’a aucune appartenance politique.
Marika Lalime, candidate du Nouveau Parti démocratique était absente.
Parmi les thèmes abordés, notons l’environnement, le coût de la vie et la protection des femmes victimes de violence.
Environnement
Sur la question de l’environnement, tous les candidats s’entendent pour dire qu’il faut se soucier des enjeux écologiques.
La candidate Mélanie Dorion mentionne que le Parti conservateur mise sur « l’entrepreneuriat et l’innovation » pour investir en énergie verte.
Pour Marilène Gill, une des solutions, c’est « de refuser de donner des subventions aux pétrolières » qui pourraient être investies dans des énergies propres.
D’un autre côté, Sébastien Beaulieu parle de forêts grises. « On n’a pas écouté les lanceurs d’alerte en termes de tordeuse des bourgeons d’épinette. On a des feux de forêt aussi qui menacent année après année », se désole-t-il.
Gilles Babin souhaite rappeler l’importance du regard « que l’on pose sur le territoire ». Selon lui, il faut avant toute chose « changer le paradigme dans lequel on regarde le territoire ».
« Il faut investir, mais investir intelligemment. […] Investir dans des projets qui sont verts », dit finalement Kevin Coutu.
Coût de la vie
Le coût de la vie, principalement en ce qui a trait à la précarité étudiante, a été soulevé.
M. Coutu a d’abord précisé que des subventions sont prévues dans son Parti « pour inciter les jeunes à suivre des formations intéressantes pour obtenir des métiers intéressants ». Il indique également que le Parti veut construire au-delà de 500 000 habitations par année au Canada.
« Si j’y vais à la rhinocéros, lance M. Beaulieu, pour les étudiants, on propose de construire des bunkers pour les résidences, parce que c’est à veille de péter ce monde-là. » Il propose surtout de faire de « la polyculture rotative » qui ne vient pas en compétition avec des productions maraichères qui existent déjà.
Mme Gill s’est penchée sur la question du panier d’épicerie. Elle souhaiterait pour sa part avoir « une agriculture plus locale ». Grâce à des producteurs et un circuit nord-côtier, cela permettrait de meilleurs produits à moindre coût. La candidate mise aussi sur une aide pour les logements étudiants.
Mme Dorion propose une annulation de la taxe TPS sur la construction ou l’achat de nouveaux logements. « On cherche à stimuler le développement. On va aussi financer la formation en continu […] pour avoir un meilleur marché d’emploi », dit-elle. Elle a aussi l’intention d’annuler la taxe sur le gain en capital pour le réinvestissement.
Finalement, pour M. Babin c’est désolant de voir qu’il n’y a pas d’université. « Une des choses qui ferait que ça coûterait moins cher étudier ici, c’est d’avoir une université de la Côte-Nord », déclare-t-il. La sécurité alimentaire est aussi primordiale pour le candidat.
Protection des femmes
Dans un contexte où, à Baie-Comeau, les refuges pour femmes victimes de violence sont pleins, les candidats ont été questionnés sur ce que leur Parti comptait faire pour « mieux protéger les femmes ».
« C’est une partie de l’équation. Avec ce qu’il se passe au sud de la frontière, mais nous sommes aussi responsables comme citoyens, la question des femmes est menacée », exprime d’abord Marilène Gill. Elle soutient que des Partis politiques menacent leurs droits. C’est pourquoi elle mentionne vouloir financer les groupes de défense des droits des femmes.
De son côté, Kevin Coutu est d’accord pour dire que les reculs aux États-Unis sont « épouvantables », comme pour l’avortement. « Même au Canada, on a des Partis qui veulent reculer au niveau du droit à l’avortement, ce qui est aberrant et », dit-il. Ce dernier soulève aussi l’importance d’avoir une meilleure sécurité, notamment sur la question des armes à feu.
« Quand on parle de sécurité des femmes, on veut reconnaître les crimes passionnels à l’intérieur d’un couple », enchaîne Mélanie Dorion. La candidate rappelle être « pro choix » et que les femmes « ont le droit de choisir ce qui est bon pour elles ».
Gilles Babin veut lui parler du rôle des hommes. « Lorsqu’on parle du droit des femmes, il faut aussi parler du devoir des hommes. C’est le devoir des hommes de protéger les femmes », déclare-t-il.
« L’éducation et la conscientisation, c’est ce qui sera la clé du succès en matière de féminisme », pense Sébastien Beaulieu. « Je parle en tant qu’homme blanc, hétérosexuel, cisgenre. Je ne suis peut-être pas la meilleure personne pour parler de féminisme », ajoute le candidat qui mentionne être sensibilisé aux constats de ce que vivent beaucoup de femmes, surtout en matière de violence conjugale.
Mandat réussi
Pour le responsable aux affaires sociopolitiques de l’association étudiante, ce débat a été une réussite.
« Dès qu’on a décidé de l’organiser, je me suis fait dire par des amis qui peuvent voter que ça allait éclairer leur choix. Et j’ai trouvé ça très intéressant, les candidats ont bien répondu. On a eu un beau portrait de chacun », dit Jacob Martel.
Notons la participation étudiante à la fin du débat alors que des questions ont été posées du public, en matière d’immigration et concernant le projet de GNL Québec.
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