En politique, on ne doit rien prendre pour acquis. Plus que jamais, cette citation prend son sens, alors qu’il y a quelques semaines à peine, les conservateurs filaient tout droit vers une victoire convaincante et les libéraux s’apprêtaient à mordre la poussière.
Certes, il y avait l’usure du temps pour ce Parti libéral décevant, mais il y avait surtout chez la population, une exaspération vis-à-vis un chef dont plus personne ne voulait et qui s’accrochait au pouvoir.
Malgré tout, sans l’élection de Trump à la Maison-Blanche et cette guerre de tarifs pour mettre en évidence la fragilité de notre économie, tellement dépendante de celle des États-Unis, est-ce qu’un Mark Carney qui se présente en sauveur, aurait joui de la même faveur populaire ? Il y a peu de chance. C’est ce qu’on appelle un excellent sens du timing. Ce qu’on ne saura jamais cependant, c’est à quel point il était prémédité.
Une chose est sûre, le NPD et le Bloc Québécois risquent de faire les frais du vote le plus stratégique auquel on ait assisté depuis un bon moment. Quant à Pierre Poilievre, si la tendance se maintient, il n’aura qu’à s’en prendre à lui-même, n’ayant jamais dévié de sa stratégie qui consiste à marteler un discours aux allures « Trumpiste ». D’ailleurs, il sortira de cette élection une profonde division.
Et c’est exactement ce dont les Canadiens ont peur : voir débarquer ici une gouvernance axée sur l’intolérance, la division et l’autoritarisme. Pour bien des gens, Trump et Poilievre, c’est un même combat qui consiste à affaiblir les institutions et alimenter les divisions pour ensuite surfer sur le chaos et la peur de tout. Mais qu’est devenue la crise climatique dans tout ça, une autre grande préoccupation (sic) de ces deux politiciens ? Comme par miracle, elle n’est plus à l’index. C’est fou comme un seul homme peut changer la donne. Ça démontre à quel point, l’homme, malgré ses grandes connaissances, est mené par sa peur… enfin !
Mais, que se passe-t-il dans notre cour à par le nom de Manicouagan devenue Côte-Nord-Kawawachikamach-Nitassinan ? Est-ce que le vote stratégique aura raison de la Côte-Nord ? En tout respect pour les autres candidat.es, ici comme dans bien des comtés au Québec, la course risque d’en être une à deux. Est-ce que les Nord-Côtiers voudront faire partie de cette vague rouge et asseoir, face à Donald Trump, un gouvernement majoritaire fort, ou préfèreront-ils miser sur la continuité de cette représentation bloquiste, laquelle est dédiée à la défense de la spécificité québécoise dans l’appareil fédéral ?
À mon avis, deux facteurs risquent particulièrement de faire une différence.
D’abord les sondages qui, lors d’un vote stratégique, ont un grand rôle à jouer. En effet, si ceux-ci annoncent un résultat serré entre libéraux et conservateurs, l’électeur n’hésitera pas à voter stratégique pour renverser la vapeur, ce qui pourrait nuire à Mme Gill.
À contrario, un sondage laissant entrevoir une victoire décisive du gouvernement espéré, relais le vote stratégique au second plan, ce qui pourrait favoriser la députée bloquiste. L’autre élément, c’est la qualité du candidat libéral, à savoir s’il sera en mesure de challenger Mme Gill et se démarquer.
La vision de M. Carney pour le Canada semble ambitieuse et nul doute que son grand bagage économique est l’élément clé de sa candidature. Il a su prendre ses distances du premier ministre sortant, au point où c’est tout le Parti libéral qui a donné l’impression d’être renouvelé.
Encore une fois, on peut mesurer l’impact d’un seul leader sur toute une communauté. L’écran de fumée Trump est tellement hypnotisant, que le recours aux abris fiscaux par M. Carney est rapidement passé sous le radar, ce qui n’est pas rien. Là où il demeure un gros bémol, ce sont les réelles intentions de M. Carney vis-à-vis le Québec.
Est-ce qu’un Canada fort et uni auquel il aspire se traduira par l’affaiblissement des valeurs et des droits du Québec ? C’est malheureusement l’avenir qui nous le dira !
Bon vote !
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