La graphiste innue Julie Charland de Pessamit signe le visuel de la nouvelle Médaille Premiers Peuples. Une création symbolique, ancrée dans l’identité et la réconciliation.
Lors d’une cérémonie empreinte d’émotion et de symbolisme, Julie Charland a reçu l’un des deux premiers exemplaires de la toute nouvelle Médaille Premiers Peuples remise par la lieutenante-gouverneure du Québec, Manon Jeannotte.
Et pour cause, c’est elle qui a entièrement conçu le visuel de cette distinction honorifique désormais remise aux membres des Premières Nations et aux Inuits du Québec.
« Jamais je n’aurais cru un jour dans ma vie que j’allais faire ça », confie humblement Julie Charland, encore émue du parcours qui l’a menée jusqu’à ce projet national.
Approchée directement par le cabinet de la lieutenante-gouverneure, elle a mis tout son cœur et son identité dans cette création, élaborée en étroite collaboration avec Ian Préfontaine, responsable des communications.
Une médaille porteuse d’identité
Le résultat, qui conjugue culture et engagement, représente bien plus qu’une œuvre artistique. « Cette médaille incarne nos valeurs profondes », explique l’artiste.
« Le canot, au centre du visuel, représente la transmission des savoirs et le mouvement vers un avenir meilleur. Les arbres symbolisent notre respect de la nature et notre lutte pour la préservation du territoire et le teueikan, lui, évoque le rassemblement, le travail d’équipe et la guérison. »
Des mots que Julie Charland a d’ailleurs lus elle-même à voix haute lors du dévoilement officiel le 3 avril, un moment qu’elle a vécu entourée de ses enfants, de son conjoint et de membres du conseil de sa communauté.
« Mes enfants étaient très fiers de moi, ils n’ont pas arrêté de me le dire et moi, j’étais fière de les avoir avec moi, car ce sont eux qui sont patients quand je travaille à la maison », souligne-t-elle encore émotive.
Une reconnaissance personnelle
Cette reconnaissance tombe à un moment charnière dans la vie de la graphiste. « Avant de recevoir ce mandat, j’étais dans une période difficile », confie-t-elle. « J’avais fait un épuisement professionnel, je pensais tout arrêter. »
Ce contrat a été pour elle bien plus qu’un projet professionnel. « Mon conjoint m’a rappelé, au moment du dévoilement, à quel point j’avais voulu abandonner et il m’a dit fièrement… regarde où tu es aujourd’hui. » Cette médaille, ce projet est une victoire personnelle pour Mme Charland.
De plus, Julie Charland a également conçu tous les certificats remis pour les différentes distinctions décernées par la lieutenante-gouverneure, qu’il s’agisse de la jeunesse, des aînés ou des Premières Nations.
Une création qui s’inscrit dans la réconciliation
Pour Julie Charland, cette œuvre est aussi un geste de réconciliation. « Je suis contente de pouvoir contribuer au rapprochement entre les autochtones et les allochtones », confie-t-elle. « Travailler ensemble, c’est essentiel, notre culture a beaucoup à offrir […]. »
Active au sein de la communauté, Mme Charland collabore régulièrement avec des organisations autochtones comme la Commission du développement économique des Premières Nations du Québec et du Labrador (CDEPNQL), pour qui elle a notamment conçu l’identité visuelle du Grand Cercle économique.
« On sent que les choses évoluent, que des ponts se tissent, dévoile-t-elle en parlant de la réconciliation des nations. J’espère que ce projet va inspirer d’autres jeunes filles innues à croire en leurs rêves et à se démarquer dans leur domaine. »
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