Horizon 7 : 900 M$ d’investissements sur 3 ans à Pointe-Noire

Par Emy-Jane Déry 5:05 AM - 30 avril 2025
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Les installations de la Société portuaire et ferroviaire de Pointe-Noire. Photo courtoisie, SFPPN

Une étude visant à évaluer la possibilité de pratiquement doubler la capacité des infrastructures et des équipements de la Société ferroviaire et portuaire de Pointe-Noire (SFPPN) d’ici les sept prochaines années est en cours.  

Lancée en 2024, l’étude de préfaisabilité du projet nommé Horizon 7 de la SFPPN, en collaboration avec le port de Sept-Îles, permettra d’évaluer les opportunités d’avenir du site de la Pointe-Noire et leur faisabilité.

Tout ça a le potentiel de se traduire par des investissements allant jusqu’à 900 M$ sur 3 ans. Ils permettraient de faire passer la capacité de tonnage du site de 17 à 40 millions de tonnes d’ici 7 ans, d’où le nom « Horizon 7 ». 

« On parle vraiment d’une étude exhaustive sur quels équipements ça prendrait, combien ça coûterait, le timing », révèle en entrevue le président-directeur général de la Société ferroviaire et portuaire de Pointe-Noire, Louis Gravel. « On est allé aussi faire des études comparatives avec les meilleurs ports dans le monde, dont des ports de minerai de fer en Australie, des ports de potasse et charbon dans le coin de Vancouver », poursuit-il.  

Pour se faire, deux firmes d’ingénierie ont été mandatées. Le rapport de l’étude de préfaisabilité est attendu d’ici la fin de l’année. SFPPN finance le tout pour plus de 4 millions de dollars. Parallèlement, l’étude de faisabilité sera lancée en juin. Il en coûtera environ 10 M$ supplémentaires.

« On est très avancé », lance M. Gravel.  

En 2022, la société avait fait un appel d’intérêt en vue de planifier sa prochaine phase d’investissement. C’est ce qui est devenu aujourd’hui Horizon 7. 

« On a décidé de prendre ça en main », affirme le PDG. 

Louis Gravel, président-directeur général de la SFPPN. Photo Alexandre Caputo

Concrètement

Dans les cartons, on souhaite rouvrir le quai 30 (ancien quai de Cliff Natural Resources) avec un chargeur à bateau. Le site passerait donc à deux quais capables de charger des bateaux, l’autre étant le multiusager. Il y aurait une voie ferrée supplémentaire, on ajouterait un déverseur, ainsi qu’un entasseur récupérateur. Des améliorations seraient également apportées aux ateliers.

« Ça voudrait dire l’embauche de 50-80 personnes de plus et durant la construction, évidemment, on parlerait de plusieurs centaines », indique M. Gravel. « C’est des gros projets et beaucoup de construction pour la région. » 

Après la préfaisabilité et la faisabilité, il faudra se pencher sur le financement de cet ambitieux projet. 

« On a plusieurs pistes de solutions. Le minerai de fer à haute pureté, maintenant, c’est un des minéraux critiques autant au Québec qu’au fédéral. Ça crée un certain engouement pour ce type de minerai, qui a un prix avantageux sur le marché », note-t-il. 

Tout ceci est cependant conditionnel. Le marché du fer a démontré à maintes reprises qu’il en est un cyclique. 

« Il y a beaucoup d’incertitudes. Avec la crise commerciale qu’on vit présentement, même si nos clients ne vendent pratiquement rien aux États-Unis, ils vendent en Chine et la Chine peut indirectement être impactée par la guerre commerciale aussi », fait valoir Louis Gravel. « Tout le monde est un peu sur le qui-vive, mais on continue quand même à la même vitesse les études de développement », dit-il. 

Et ce contexte incertain pourrait aussi bien tourner en la faveur du projet, dans l’idée où l’on souhaite réduire notre dépendance à nos voisins du sud. 

« Tout ce qu’on expédie, c’est ailleurs, en Europe, au Moyen-Orient, Japon, Chine… Donc oui, on rend le Canada moins dépendant en augmentant la capacité de nos installations ici », dit M. Gravel.  

La SFPPN est aussi située dans un endroit stratégique pour contribuer à la mise en marché du fer pur de la fosse du Labrador. 

« Le minerai de fer sur la Côte-Nord et au Labrador, c’est un des meilleurs au monde avec très peu d’impureté et il y en a pour des centaines d’années. On a une ressource magnifique pour développer le futur. » 

Des promoteurs au rendez-vous pour développer à Pointe-Noire