La députée fédérale réélue Marilène Gill a du pain sur la planche pour plus d’un dossier. Toutefois, la hausse du coût de la vie devient un enjeu prédominant pour celle qui retourne à la Chambre des communes.
« C’est le sujet dont on m’a le plus parlé pendant la campagne. Il y a une inquiétude en ce moment pour ce qui touche au coût de la vie », déclare la députée de Côte-Nord-Kawawachikamach-Nitassinan.
Elle soulève la hausse des loyers pour un logement, le coût du panier d’épicerie et l’accès à la propriété. « Il y a évidemment le coût du logement. Il faut s’insérer là-dedans, tout en voyant ce dont Québec a besoin. On parle peut-être de 500 000 logements avec le plan de Mark Carney. Mais au Québec, c’est déjà plus de 100 000 et on ne calcule même pas là-dedans les Premières Nations. »
Mme Gill déplore que les « microprogrammes où on ne pas exactement ce qui sera fait » sont insuffisants pour répondre à la demande. Il faut un plan clair, dit-elle. « C’est vraiment beaucoup d’argent et de l’organisation aussi. C’est quelque chose qu’on doit commencer maintenant, parce que c’est de quoi qui va prendre du temps. »
« De quelle façon est-ce qu’on s’attaque au coût de la vie ? Est-ce qu’on va mettre des congés de taxes ? Je ne crois pas. Je pense juste qu’il faut avoir quelque chose de structurant, notamment pour ce qui de la nourriture, parce que ça demeure un besoin essentiel », mentionne-t-elle.
Assurance-emploi
Durant la campagne, il a certainement été question de l’assurance-emploi. « Ça fait à peu près une quarantaine d’années qu’on parle de réformer l’assurance-emploi », lance Marilène Gill.
Ce dossier fait partie des priorités de la députée, qui demande, comme elle l’a fait depuis plusieurs années, que le gouvernement soit à l’écoute des réalités régionales. « On va travailler pour la question d’assurance-emploi. On a tout, on a consulté, ça fait longtemps, tout est là. Toutes les parties prenantes sont d’accord. Il manque juste la volonté du gouvernement », dit-elle.
« On avait déposé un projet de loi, ça a été déposé par Louise Chabot, qui a décidé de ne pas renouveler son mandat. Je souhaite le redéposer et le Parti s’y engage pour qu’on puisse en débattre en chambre et qu’on puisse l’adopter, idéalement le plus rapidement possible », laisse-t-elle savoir ensuite.
Transports
Plusieurs dossiers de transports sont importants pour la Côte-Nord, selon l’élue. « Le gouvernement du Québec est le maître d’œuvre en matière d’infrastructure, c’est lui qui va prioriser les projets », fait d’abord savoir la députée.
Le fédéral pourrait toutefois venir en aide financièrement aux grands projets. Le désenclavement de la Côte-Nord en fait partie, dit-elle, pour les dossiers du pont et du prolongement de la route 138.
« Évidemment, je souhaite toujours travailler en collaboration. Dès qu’il y aura des actions à faire auprès du gouvernement fédéral, je les ferai bien entendu », indique Marilène Gill qui clame que ce sont des dossiers importants. « Je les porte tout en respectant les compétences du Québec. »
La santé au Québec
La question de la santé est aussi ressortie parmi les enjeux de la Côte-Nord. « Encore une fois, la santé est une compétence du Québec. Reste qu’il y a des transferts en santé, qui sont présentement à la hauteur de 22 %, on voudrait un 35 %. Donc il faut qu’on mette encore des pressions pour que le gouvernement débourse cet argent-là pour améliorer nos services », constate-t-elle.
Selon elle, il est aussi important de mettre de l’argent sur les infrastructures en santé.
Voter libéral
Marilène Gill compare les six derniers mois comme des « montagnes russes ». « Je dirais que les résultats nous surprenaient au moment où on les recevait », confie-t-elle.
La majorité de la campagne a été occultée par Donald Trump et par l’administration américaine. « Pour moi, c’était vraiment ça qui a fait en sorte qu’il y a eu de la peur, une inquiétude. Les gens ont peut-être voulu voter pour une certaine stabilité en votant libéral », croit la députée.
« Souvent, dans les moments de crise, on garde les mêmes gouvernements. On l’a vu au moment de la COVID. Quand il y avait eu une réélection, on a voté pour exactement les mêmes députés dans l’ensemble du Canada en 2021 qu’en 2019 », ajoute-t-elle.
Quatrième mandat
Même si elle a perdu quelques collègues bloquistes, la députée élue se réjouit de certains nouveaux visages au Bloc québécois.
« Je suis surtout très reconnaissante à la population qui me fait confiance pour un quatrième mandat. […] Il faut aussi savoir que chaque mandat est tellement différent », exprime l’élue qui dit maintenant avoir plus d’expérience pour entamer les prochaines années.
Au moment de l’entrevue, le Parti n’avait pas encore remporté la circonscription de Terrebonne. Il a fallu un recomptage pour déterminer la victoire de la candidate bloquiste, contre le candidat libéral.
« Il y a eu beaucoup de questions. Ça s’est terminé tard, à savoir combien de députés auraient le Bloc québécois. Je pense aussi à l’enjeu de la balance du pouvoir. »
« Il reste aussi à distribuer les rôles au sein du Parti. Donc, j’étais whip adjointe. Je ne sais pas ce qui va arriver, je ne sais pas quel dossier j’aurai non plus », explique-t-elle.
Rappelons que l’assermentation des députés se déroulera le 19 mai.
Horizon
Horizon, des contenus marketing présentés par et pour nos annonceurs.