Les passagers des croisières internationales ont dépensé en moyenne 364 $ par jour en 2024 lorsqu’ils ont visité trois escales de la Côte-Nord. C’est ce que révèle une récente étude, dont les grandes lignes ont été dévoilées le 12 mai.
Commandée par Croisières du Saint-Laurent, une association qui regroupe neuf escales au Québec dont Baie-Comeau, Sept-Îles et Havre-Saint-Pierre, cette étude brosse le portrait le plus complet réalisé jusqu’à maintenant sur l’impact économique des croisières internationales sur le Saint-Laurent.
Parmi toutes les données qui sont ressorties, la grande surprise se situe au niveau des dépenses moyennes des croisiéristes, selon René Trépanier, directeur général de Croisières du Saint-Laurent.
« C’est le triple de ce que c’était en 2019, avant la pandémie, se réjouit-il en entrevue avec le Journal. On est content parce que même si le nombre de passagers n’a pas atteint ce qu’on avait en 2019 globalement pour le Saint-Laurent, les passagers dépensent plus. Ça a donc plus d’impact actuellement. »
Les dépenses de ceux qui débarquent des navires se répartissent entre quatre types. « Les passagers vont acheter de la nourriture, il y a aussi le transport (taxis par exemple), les dépenses personnelles pour des souvenirs ou des vêtements. Mais la dépense la plus importante, ça demeure les excursions et les loisirs », divulgue M. Trépanier.
Ce dernier a d’ailleurs remarqué que l’offre des escales s’est développée au cours des dernières années en termes d’accueil touristique des croisiéristes. « C’est un peu ce qui explique la hausse des dépenses par passager », affirme-t-il.
« C’est parce qu’il y a plus de boutiques, plus d’artisans locaux qui offrent leurs produits, plus de tours guidés… Il y a une diversité d’excursions encadrées et, chaque année, les escales en rajoutent, ce qui engendre des dépenses de plus », poursuit René Trépanier.
D’autres chiffres
Au Québec, les croisières internationales ont généré des dépenses de 329,3 M$ en 2024. Ces dépenses ont engendré une valeur ajoutée de 192,2 M$ pour l’économie québécoise, apprend-on dans l’enquête.
Pour la Côte-Nord, les dépenses pour les trois ports s’élèvent à 13,4 M$. « Ça a généré 9 millions de dollars en retombées économiques. C’est ça le chiffre qui est le plus remarquable. C’est à peu près 3 millions pour chacun des ports », renchérit le directeur général de Croisières du Saint-Laurent.
Parmi les autres données qui ressortent de l’étude, on note la création d’emplois relative au secteur des croisières. Pour la Côte-Nord, ce chiffre s’établit à 81 emplois tandis que dans la province, on en dénombre 2 299.
Selon René Trépanier, les croisières créent aussi des impacts qui ne peuvent être chiffrés. Par exemple, l’allongement de la saison touristique et la découverte de la culture locale. Il mentionne aussi les investissements que les croisières amènent dans les différents ports. « C’est un effet de levier pour justifier des investissements majeurs au niveau portuaire », dit-il.
Quatre catégories
La Côte-Nord a accueilli différentes catégories de croisières en 2024 : contemporain, premium, luxe et expédition. Selon les escales, un certain type a été plus populaire que d’autres.
À Baie-Comeau, c’est le contemporain qui a été le plus important. Pour Sept-Îles, ça a été la catégorie premium et à Havre-Saint-Pierre, les croisières de luxe ont été accueillies en plus grand nombre.
« Quand on parle de la catégorie luxe, ce sont des navires plus petits. C’est une drôle de façon de regarder ça, mais le portefeuille est inversement proportionnel à la grosseur du navire. Plus le navire est petit, plus le portefeuille est épais », partage René Trépanier.
C’est d’ailleurs la petite municipalité la plus à l’est qui a reçu le plus grand nombre de croisières l’an dernier avec un total de 17. Baie-Comeau et Sept-Îles en ont chacune accueilli 14.
Une étude plus précise
Ce n’est pas la première étude qui relève les impacts économiques de l’industrie des croisières, mais c’est la première fois qu’elle est réalisée par une firme québécoise avec une méthodologie plus précise qu’auparavant.
Plus de 1 300 passagers et membres d’équipage ont été sondés pour l’enquête en septembre et octobre 2024. Plusieurs étaient en couple, donc ce nombre pourrait s’élever à 2 500 environ, comme le souligne M. Trépanier.
« La méthodologie, on en est très confiant. La firme s’appelle Aviseo, c’est une bonne firme qui connaît bien les réalités régionales. On voulait que l’étude démontre l’impact pour tout le Saint-Laurent, mais par région aussi », divulgue celui qui fait confiance aux données qu’il dévoile. « Ce n’est pas exagéré. »
Habituellement, l’étude est à refaire tous les quatre ans. René Trépanier envisage de faire une mise à jour dans deux ans.
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