Du tourisme à l’énergie éolienne, en passant par la pêche, la communauté innue d’Essipit se maintient comme un acteur économique incontournable sur la Haute-Côte-Nord. Pour son chef, Martin Dufour, le développement durable passe nécessairement par un équilibre entre la croissance et la protection du territoire.
En janvier dernier, la Première Nation des Innus Essipit est devenue partenaire avec Hydro-Québec et la MRC du Fjord-du-Saguenay, dans la construction d’un parc éolien dans la zone Nutinamu-Chauvin, au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Ce projet pourrait accueillir jusqu’à 1000 mégawatts d’ici 2035.
Ce pilier énergétique promet des retombées économiques concrètes et significatives, dont la création de plus de 500 emplois, non seulement pour Essipit, mais pour le Québec en entier.
En plus d’être un vecteur de réconciliation économique entre la société d’État et la nation innue, le chef Dufour y perçoit une logique environnementale incontournable.
« C’est une énergie qui est quand même propre, l’une des plus propres au monde », avance-t-il. « On a déterminé un site qui fonctionne très bien pour nous, il n’y a pas de caribous forestiers dans le coin. »
L’emplacement de ce parc éolien ne nuira pas non plus aux efforts de conservation d’Essipit, qui installe, depuis des années sur le territoire, des nichoirs pour le garrot d’Islande, une espèce de canard considérée comme vulnérable au Québec. Pour le chef, cette approche écologique demeure intégrale.
« Ça s’intègre dans une vision d’équilibre. Ce n’est pas compliqué », réitère Martin Dufour. « Nous ne sommes pas contre le développement, mais on ne veut pas non plus le faire n’importe comment. On veut faire ça de façon équilibrée. »
Diversifier l’économie
Essipit a longtemps misé sur le secteur du tourisme pour faire croître son économie. Qu’il s’agisse de la réserve de biodiversité Akumunan, de ses nombreuses pourvoiries ou encore de ses chalets locatifs, cette volonté de préserver la vitalité des espaces naturels a toujours été au cœur de la vision de la communauté.
Or, Essipit continue de diversifier ses sources de financement, dans le plus de secteurs possible, et l’un d’eux semble se démarquer : la pêche.
La communauté s’est dotée, au fil du temps, de bateaux de pêche pour récolter le crabe des neiges et l’oursin, à l’automne. Plus récemment, une pêche exploratoire au homard a également été menée, en raison de son apparition plus abondante dans la région. Toujours dans une optique de durabilité.
« On a fait faire une étude sur le banc d’oursins à l’embouchure du Saguenay pour s’assurer que l’on n’épuise pas les stocks à cet endroit », évoque Martin Dufour, en exemple. « On voit qu’il est en bonne santé ».
Plus récemment, Essipit s’est associée à Aquaculture l’Indigène pour l’élevage de truites à Longue-Rive. La communauté est aussi partenaire de plusieurs entreprises régionales, dont le BMR des Escoumins, Granulco à Sacré-Cœur, le groupe UMEK à Sept-Îles et Crabiers du Nord, à Portneuf-sur-Mer.
Les surplus récoltés, grâce à ses partenariats, sont toujours réinvestis dans les services offerts aux infrastructures touristiques et dans la communauté.
« On diversifie vraiment notre économie pour faire en sorte que l’on soit dans plusieurs champs de compétence. Tout ça, ça appartient à la communauté », affirme le chef d’Essipit.
Être bon voisin
Avec une économie qui se répand dans autant de milieux, le nerf de la guerre reste toujours le manque de main-d’œuvre, selon le chef.
« C’est une problématique assez grande, au niveau de la Côte-Nord, actuellement », admet Martin Dufour. « On voit que dans certaines régions, ça commence à s’estomper un peu, en espérant que ce sera pareil pour nous, même si on s’en tire bien au niveau des dernières années », poursuit-il.
Pour pallier ce manque, Essipit priorise un esprit familial au sein de ses équipes, toujours à la recherche d’innovations dans le secteur des ressources humaines.
« On a une bonne réputation, comme communauté, mais aussi comme organisation », affirme le chef.
Dans un contexte d’incertitude économique, en marge d’une guerre tarifaire avec les États-Unis, Essipit reste toujours à l’affut pour dénicher de nouvelles opportunités partenariales ainsi que pour consolider et renforcer ses actifs actuels.
« On est l’un des plus grands employeurs sur la Haute-Côte-Nord, on est accueillants, on veut cohabiter de façon harmonieuse avec nos voisins », conclut Martin Dufour. « On veut participer au développement de façon respectueuse et équilibrée. […] faire profiter l’ensemble des citoyens et des membres des Premières Nations d’une vie meilleure. »
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