Sort incertain pour la vieille forge des Bergeronnes

Par Renaud Cyr 7:00 AM - 19 mai 2025
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Une séance publique aura lieu le 26 mai avec le comité de démolition pour sceller le sort de la vieille forge. Photo Renaud Cyr

Le particulier à qui appartient la vieille forge des Bergeronnes a demandé sa démolition, et une séance publique aura lieu le 26 mai pour faire connaître son sort.

Il s’en est donné des coups de marteau dans la forge d’Omer Gagnon, mais depuis 1952, son feu est éteint et les outils prennent la poussière.

Acquis par un propriétaire privé, le bâtiment en périphérie du centre villageois des Bergeronnes est à l’abandon et représente des risques.

« C’est une question de sécurité », note la mairesse des Bergeronnes, Nathalie Ross.

Des cadenas et des panneaux ont été installés pour empêcher toute entrée, mais des signes supposent qu’il y a eu quelques allées et venues.

« On pense que personne n’y est entré, mais on n’est pas certain. Il y a des fenêtres qui sont cassées et il y a des planches qui ont été travaillées à l’arrière », révèle Mme Ross.

La bâtisse tient encore debout malgré l’absence de travaux structurels, aux dires de la mairesse.

L’élue souligne que le bâtiment « est encore plein de stock », malgré qu’il n’y ait rien d’utilisable.

Intérêt patrimonial

La vieille forge représente un casse-tête administratif pour la Municipalité, car elle n’est pas citée comme étant un bâtiment patrimonial à proprement dit, mais le demeure de façon informelle.

Nathalie Ross raconte que le propriétaire a approché la Municipalité pour savoir ce qu’elle voulait faire avec, et cette dernière s’est tourné vers le ministère de la Culture et des Communications pour savoir comment conduire l’exercice.

« Le ministère ne nous a pas dit si elle était authentique, et il ne nous a pas dit non plus si elle était unique à la région comme raison pour la garder », explique la mairesse.

La Municipalité a donc mis en action son règlement de démolition, qui prévoit une rencontre publique le 26 mai pour que les citoyens s’expriment pour ou contre sa démolition.

« On veut savoir si on doit la garder. S’il y a trop de citoyens qui s’y opposent, on va regarder pour des alternatives », note la mairesse.

Le comité de démolition formé par trois conseillers municipaux rendra sa décision, qui sera à son tour transmise à la MRC de La Haute-Côte-Nord qui a un pouvoir de désaveu.

« Lorsque la décision sera rendue, les citoyens auront 30 jours pour demander une révision, et si en recevant la décision, la MRC juge que la vieille forge est patrimoniale, ils peuvent utiliser la procédure pour renverser le processus », explique Mme Ross.

En partie sauve

Les amateurs d’histoire et de patrimoine peuvent s’estimer heureux que le Centre Archéo-Topo ait mis son nez dans la forge pour en faire une exposition dans le passé.

Une partie des objets de la vieille forge des Bergeronnes est présentée sous forme d’exposition semi-permanente à Archéo-Topo, qui retrace les grandes lignes de son histoire.

On y apprend que la forge a été mise sur pied au début du 20e siècle, et que son propriétaire Omer Gagnon rendait la vie plus facile à la population en fabriquant des pièces qui ne sortaient pas en masse des usines comme aujourd’hui.

« C’était vraiment un métier ancestral. C’était lui qui fabriquait les clous, les fers à cheval et les pièces d’équipement agricole », relate Nathalie Ross.

Pour ce qui est du bâtiment en tant que tel, Mme Ross déplore l’absence de programme adéquat pour le remettre sur pied.

« Au final, ça va dépendre des citoyens. Si ça coûte des millions à remettre en état, ce sont eux qui vont payer. Il faut se demander s’ils vont être en accord avec ça », estime l’élue.

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