Une étudiante de Uashat mak Mani-utenam plaide pour de meilleures allocations

Owen Quitich, Aisha Jourdain, étudiante en gestion, intervention en loisir au Cégep de Chicoutimi. Photo courtoisie
Aisha Jourdain, innue de la communauté de Uashat mak Mani-utenam, est en deuxième année de la Techniques gestion et intervention en loisir, au Cégep de Chicoutimi. En tant qu’étudiante dans un programme offert à l’extérieur de la Côte-Nord, elle affirme vivre une situation précaire.
« J’aimerais que tout le monde prenne en compte notre réalité. Surtout quand tu es à l’extérieur. Nous, on reçoit le même montant que ceux qui n’ont rien à payer », explique Aisha Jourdain.
La presque totalité de l’allocation du gouvernement fédéral pour poursuivre ses études que reçoit un étudiant autochtone étant à l’extérieur de sa communauté va dans le paiement d’un appartement, déplore-t-elle.
« Il ne me reste rien. Je reçois 1 300 $ d’allocation, mon appartement est à 1100 $ et je n’ai pas le choix d’avoir internet », dit-elle.
Aisha Jourdain paie en carte de crédit son épicerie, qu’elle tente ensuite de repayer durant l’été.
« L’année dernière, il me restait 63 $ pour faire l’épicerie », illustre-t-elle. Résultat : elle ne se nourrit pas toujours bien et cela affecte sa concentration et sa motivation, dit-elle.
L’étudiante souhaite que les montants soient adaptés aux coûts réels de la vie.
« Pour ceux qui sont à l’extérieur, qu’ils puissent donner une preuve de logement et qu’ils aient un montant bonus pour les aider à défrayer le coût du logement », réclame-t-elle.
Après ses études collégiales, Aisha Jourdain aimerait continuer avec un BAC en enseignement.
« Mais est-ce que j’ai envie de continuer à vivre dans la misère ? Non… Pas vraiment. Et tu sais, ce n’est pas juste pour moi, c’est pour tous les étudiants » ajoute-t-elle.
Un autre enjeu pour l’avenir est que les étudiants diplômés hésitent à revenir dans la communauté pour travailler.
« J’appréhende beaucoup de revenir à Maliotenam, parce qu’il n’y a pas de logements. Et tu ne peux pas vivre chez papa et maman pendant dix ans, avant de recevoir une maison. C’est inconcevable, surtout si tu as une famille », exprime-t-elle.
Aisha Jourdain espère que la prochaine table du conseil va s’occuper sérieusement de la situation des étudiants.
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