Les bières sans alcool gagnent en popularité et les microbrasseries québécoises réussissent à offrir des produits de qualité, sans compromettre le goût. Pour André Morin, directeur général et propriétaire de la microbrasserie Saint-Pancrace à Baie-Comeau, ce phénomène est loin d’être une mode passagère.
« Je pense que c’est une tendance qui va rester. La consommation de bière sans alcool s’inscrit dans une tendance de fond, vers des choix plus modérés et conscients en matière d’alcool », déclare-t-il. « On observe une croissance du marché, notamment portée par les jeunes adultes, les sportifs et les consommateurs soucieux de leur bien-être », poursuit ce dernier.
À ce jour, la microbrasserie Saint-Pancrace est la seule à produire de la bière sans alcool sur la Côte-Nord. Elle a embarqué dans le train des produits non alcoolisés, durant la pandémie.
« C’était notre projet de cette période, une occasion d’explorer de nouvelles avenues et de répondre à une demande émergente », décrit propriétaire de la microbrasserie.
C’est alors qu’est apparue la Lunch Room, une bière blonde. Se sont ensuite ajoutées une bière rousse et une India Pale Ale (IPA).
André Morin explique qu’il y a une différence notable au niveau des coûts de production des bières sans alcool. Contrairement aux bières classiques, leur fabrication nécessite des étapes supplémentaires, notamment la désalcoolisation. C’est d’ailleurs la technique qu’utilise la microbrasserie Saint-Pancrace et cela demande des équipements spécialisés ou des procédés plus longs et délicats.
« En plus de ces coûts technologiques, il y a aussi des exigences supplémentaires en matière de contrôle qualité et de conformité avec le MAPAQ, ce qui peut complexifier la production. Donc, produire une bonne bière sans alcool coûte souvent plus cher qu’une bière classique, mais cela reste un investissement stratégique », soutient M. Morin.
Pour lui, l’important est de combler un besoin.
« C’est avant tout le désir de répondre à une demande qui nous motive. […] Cela nous permet aussi d’élargir notre offre et de toucher un public plus large. Avec la demande en forte croissance, c’est une belle opportunité de faire découvrir nos produits tout en restant fidèles à notre mission. »
En moyenne, une bière sans alcool prend 10 heures de travail de plus à faire qu’une bière régulière. La production de sans alcool reste toutefois marginale chez Saint-Pancrace. Elle représente environ 5 % de leur production, pour un 25 000 litres.
Désalcoolisation
Il y a plus d’une façon de créer une bière sans alcool et après plusieurs essais de diverses technologies, la microbrasserie s’est arrêtée sur le procédé de désalcoolisation, un procédé circulaire ingénieux.
« C’est une méthode qui nous permet de préserver le goût et la qualité de nos bières tout en restant fidèles à notre identité brassicole », soutient M. Morin.
Saint-Pancrace brasse donc ses bières comme des bières régulières, pour ensuite utiliser une technique de désalcoolisation douce qui préserve les saveurs.
« L’alcool extrait est ensuite récupéré pour être intégré dans notre gamme de Seltzers, évitant ainsi le gaspillage et maximisant l’utilisation de nos matières premières », explique André Morin.
Faible taux d’alcool
La tendance des sans alcool provient d’une part de la volonté d’une clientèle désirant modérer sa consommation d’alcool. Mais qu’en est-il lorsque les microbrasseries n’ont pas les équipements, ou les ressources pour se lancer dans ce type de production ?
La réponse selon André Morin : les bières à faible taux d’alcool.
« J’ai rencontré d’autres microbrasseries et de plus en plus, celles-ci produisent des bières à faible pourcentage d’alcool », indique ce dernier. On parle ici de bières qui se situent autour de 2 % d’alcool.
Saint-Pancrace en a d’ailleurs déjà dans son inventaire.
« C’est une avenue intéressante, car beaucoup de gens veulent des bières légères, savoureuses, mais qui n’ont pas cinq, six ou sept pour cent d’alcool. Pour produire ces bières, pas besoin de plus d’équipements. »
On boit mieux
Depuis plusieurs années, les grandes brasseries et les microbrasseries ont vu le potentiel de marché des produits sans alcool.
« Il y a quand même une bonne offre de bières sans alcool, et c’est une bonne chose, car le consommateur a du choix », indique André Morin.
Pour la microbrasserie de Baie-Comeau, l’inventaire des produits sans alcool grandira certainement. La demande pour ces produits continue de croître, selon M. Morin.
« On s’inscrit dans cette tendance : on boit moins, mais on boit mieux. Plutôt que de consommer en volume, les gens prennent le temps de bien choisir ce qu’ils ont envie de boire, en privilégiant des produits de qualité et une expérience gustative plus réfléchie. Les bières sans alcool offrent désormais des profils aromatiques riches qui permettent aux amateurs de savourer pleinement chaque gorgée, sans compromis », conclut-il.
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