Alors qu’on dénombrait 6 641 heures de découverture ambulancière sur la Côte-Nord en 2022-2023, ce chiffre a diminué à 2 794 heures en 2024-2025. Ce résultat découle directement du nouveau contrat signé avec les entreprises ambulancières en octobre 2023, selon Québec.
Le nouveau contrat de services agit sur plusieurs volets. Par exemple, une portion des versements aux entreprises ambulancières est liée à des résultats attendus et la transparence est accrue puisque les entreprises ambulancières remettent leurs états financiers audités au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) chaque année.
« Avec l’imposition de pénalités en cas d’heures de services non livrées, les entreprises ambulancières sont plus imputables du service pour lequel elles se sont engagées à livrer », témoigne le gouvernement du Québec, dans un communiqué transmis le 22 mai.
Les résultats sont encore plus marqués dans les régions éloignées comme la Côte-Nord. Dans la région, le taux de bris de service est passé de 3,66 % à 1,4 % et, en Gaspésie, le taux est passé de 1,54 % à seulement 0,24 %, dévoile-t-on.
« En rendant les entreprises ambulancières plus imputables et en instaurant des résultats attendus liés aux sommes versées, nous obtenons des services plus rapides, mieux adaptés et une organisation plus efficace. L’accès aux soins d’urgence s’améliore partout au Québec, y compris dans les régions éloignées. Notre priorité reste claire : offrir un meilleur accès par une réponse rapide, peu importe l’heure ou la région », déclare le ministre de la Santé, Christian Dubé.
Entre le 1er avril 2024 et le 31 janvier 2025, le taux d’heures de services ambulanciers non livrées, c’est-à-dire en bris de service, à l’échelle provinciale, s’est établi à 0,87 %, « témoignant d’une amélioration significative depuis l’entrée en vigueur du nouveau contrat de services ambulanciers », divulgue le gouvernement.
Selon ce dernier, dans la dernière année, les ajustements apportés au contrat de services avec les entreprises ambulancières ont aussi permis de réduire de 20 % le délai pour qu’une ambulance soit en route vers un appel urgent et de deux minutes du temps d’attente moyen des équipes à l’urgence.
Résultat mitigé
Du côté de la Fédération du préhospitalier du Québec (FPHQ), le vice-président exécutif, Jérémie Corneau-Landry, voit bel et bien des améliorations sur le terrain, mais demeure prudent avec les chiffres qui ont été dévoilés.
« Ce sont des données régionales. Elles ne sont pas ventilées par secteur. Par exemple, sur la Côte-Nord, si on a 2 000 heures de découverture ambulancière à Forestville, on a un problème », illustre celui qui aurait aimé obtenir des chiffres plus précis.
Selon M. Corneau-Landry, l’agence de placement créée par Paraxion est une des actions qui a permis d’arriver à un tel résultat. « Paraxion, la principale compagnie ambulancière au Québec, avec la pénurie de main-d’œuvre dans l’est, a elle-même créé une compagnie d’agence contractuelle pour les paramédics », mentionne-t-il.
Les entreprises ambulancières peuvent donc avoir recours à de la main-d’œuvre indépendante, comme dans le domaine de la santé. Cette solution ne comporte toutefois pas que des avantages, constate le syndicaliste.
« Ça fait en sorte qu’on habille Pierre pour déshabiller Jean. Les paramédics de la région métropolitaine ou des centres urbains donnent un minimum d’heures dans leur entreprise ambulancière d’origine, ils diminuent leur disponibilité, pour aller donner de la disponibilité chez PMT (l’agence de placement) », explique-t-il.
Les autres compagnies peuvent donc vivre des difficultés de main-d’œuvre à leur tour. « C’est correct qu’ils viennent combler avec ces gens-là dans les régions. Mais dans l’optique où on voulait éliminer les agences, on a recréé le problème qui se posait avec les infirmières, mais avec les paramédics », commente le vice-président.
Un autre problème soulevé par le syndicat est le fait que Paraxion n’utilise pas ses employés présentement pour combler des horaires ailleurs. Par exemple, un employé de Baie-Comeau n’est pas privilégié pour « aller faire une run à Havre-St-Pierre », témoigne Jérémie Corneau-Landry.
Le paramédic doit s’inscrire comme contractuel avec l’agence PMT Synergie pour se faire offrir des quarts de travail à l’extérieur de son lieu d’origine. « Là, il n’est pas géré par une convention collective, donc il est toujours incertain s’il obtiendra des heures ou non. »
La Fédération travaille toutefois main dans la main avec Paraxion pour trouver une façon d’utiliser les ressources à l’interne avant de se tourner vers l’externe.
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