1er juillet : des locataires sauvés… mais pour combien de temps ?

Bien des gens ont été sauvés de l'éviction, mais pourraient toutefois continuer à avoir de la difficulté à payer leur logement, avec les coûts qui continuent d'augmenter. Photo Pixabay
Grâce aux fonds de Centraide Haute-Côte-Nord Manicouagan, plusieurs personnes ont pu éviter de perdre leur logement le 1er juillet. Toutefois, la directrice générale, Josée Mailloux, s’inquiète de la situation à long terme dans un contexte d’inflation.
« Il y en a qui se retrouve la corde au cou. On a été capable de reloger notre monde, mais à quel prix ? Ces gens-là, qui sont venus nous voir pour de l’aide, n’ont pas la capacité de paiement », déclare Mme Mailloux.
Elle explique que l’organisation a réussi, par des fonds d’aide, de soutenir les personnes en besoin.
Le 2 juillet, Josée Mailloux mentionnait qu’un couple et une famille étaient toujours en recherche d’un logement.
« On a réussi à avoir un hôtel pour sept jours pour le couple et on a pu envoyer la famille dans un lieu d’hébergement. Mais, elle doit quitter bientôt », mentionne-t-elle.
« Il ne faut pas oublier que les gens qu’on a pu aider sont ceux qui sont venus nous voir. C’est difficile de savoir il y a combien de personnes qui se retrouvent sans logement », ajoute Mme Mailloux.
De son côté, Michel Savard, coordonnateur de la Table des groupes populaires de la Côte-Nord, se désole qu’il n’y ait aucun service d’aide de recherche au logement sur la Côte-Nord.
« Habituellement, ce type de service est un bon indicateur pour savoir combien de personnes se cherchent des logements », affirme-t-il.
Ce dernier, aussi président de l’organisme Les Habitations Manicouagan, précise que la liste est longue pour le projet de 56 unités de logement, dont la construction débutera bientôt.
Les prix doublent
« Après, on a des gens qui sont à risque d’être à la rue, parce qu’ils ne sont pas capables de se payer un logement à 1 500 $ ou 2 000 $. Ce même logement était à 700 $ l’an dernier. La hausse du prix, je trouve ça triste », déplore Josée Mailloux.
Elle dit avoir vu des appartements 3 ½ au coût de 1 700 $ à Baie-Comeau, ce qui est du jamais vu.
Michel Savard souligne que les augmentations accordées par le gouvernement du Québec sont exagérées.
« En 2020, le gouvernement de la CAQ a autorisé une augmentation de 1,2 %. […] En 2024, c’est 4 %, ce qui était déjà une augmentation historique. Cette année, on parle de 5,9 %. Tout ça ensemble fait que les familles ne sont plus capables », décrit-il.
C’est avec découragement que la directrice de Centraide Haute-Côte-Nord Manicouagan lance un appel à la solidarité.
« J’appelle à la sensibilisation des propriétaires. Je sais qu’on est dans une ère où ça coûte cher pour tout le monde, les propriétaires aussi. Mais peut-on avoir une sensibilité ? Ce sont nos voisins, nos amis, notre famille qui en arrachent. »
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