Des femmes de Forestville marchent pour leurs droits
Une douzaine de femmes ont manifesté pour les droits des femmes le 18 octobre à Forestville. Photo Johannie Gaudreault
À l’occasion de la Marche mondiale des femmes, le Centre des femmes de Forestville a tenu une activité de mobilisation locale pour rappeler l’importance de poursuivre la lutte pour l’égalité et de sensibiliser la population aux conditions de vie des femmes.
Dans l’empêchement de se rendre à Québec, où se déroulait la Marche mondiale des femmes le 18 octobre, le Centre des femmes de Forestville a organisé sa propre action de solidarité.
« On voulait permettre aux femmes d’ici de participer aussi. Ce n’est pas juste des femmes de Forestville qui revendiquent, mais l’ensemble de la planète », explique Céline Casey, coordonnatrice du Centre.
L’avant-midi a débuté par l’écoute de vidéos de mise en contexte. Après un dîner communautaire, les participantes ont créé des pancartes et des slogans qui ont été utilisés pour la marche symbolique en après-midi. Des tracts ont également été distribués sur les pare-brise de voitures au Centre Forestville.
« Nos revendications, c’est d’avoir les mêmes droits que toute personne de sexe masculin. Parce que les droits des femmes sont souvent les premiers droits qu’on met de côté quand vient soit une guerre ou encore tout ce qu’il y a au niveau financier », souligne Mme Casey.
« Les premières coupures, souvent que les gouvernements vont faire, ça va être en lien avec les services offerts soit aux femmes ou encore les revenus des femmes », poursuit-elle.
La coordonnatrice constate toutefois certaines avancées au fil des décennies. « Aujourd’hui, quand une femme est tuée, on parle de féminicide, et non plus simplement de violence familiale, ce qui est complètement différent. C’est un discours qui est tout nouveau après la pandémie, donc ce n’est pas si loin », observe-t-elle.
Des progrès ont aussi été faits sur le plan judiciaire, notamment grâce à la formation de juges et d’avocats sur les réalités des violences sexuelles et conjugales, bien que ces initiatives demeurent souvent à l’état de projets pilotes, selon Mme Casey.
« Ce n’est pas uniformisé partout et ce n’est pas tout le monde qui a été aussi formé pour bien travailler sur ces dossiers-là », déplore-t-elle.

45 ans d’existence
Le Centre des femmes de Forestville, qui célébrera ses 45 ans en février 2026, continue d’offrir une large gamme de services d’accompagnement.
« Souvent, on va parler du Centre des femmes en pensant seulement que c’est pour les femmes victimes de violence ou qui ont un problème. Mais les femmes, des fois, ne sont pas conscientes des problématiques qu’elles vivent. Et souvent, c’est quand elles viennent au centre sans problème, qu’elles se rendent compte que finalement, il y a des difficultés qu’elles rencontrent elles aussi », divulgue Céline Casey.
Le Centre a récemment mis sur pied un nouveau service destiné aux femmes à risque d’itinérance. Grâce à une subvention obtenue dans le cadre d’un programme de lutte à l’itinérance, un espace d’accueil en soirée permet désormais à ces femmes de se reposer, de manger un repas chaud et de faire un brin de toilette.
« On ne veut pas appeler ça un service d’itinérance, parce que c’est plus large que ça. Il y a des femmes qui, sans être dans la rue, vivent des situations très précaires », précise la coordonnatrice.
Toujours animée par la même passion après 25 ans à œuvrer pour l’organisme, Céline Casey espère que le message porté par la marche se fera entendre. « Il faut continuer à défendre les droits des femmes. On a fait du chemin, mais il reste encore beaucoup à faire. »
Notons que 120 femmes de la Côte-Nord se sont rendues à Québec pour participer à la Marche mondiale des femmes.


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