Le Carrefour solidaire Haute-Côte-Nord a convié la population à la nuit des sans-abri le 18 octobre aux Escoumins. La soirée provinciale de sensibilisation à la situation d’itinérance sert à démystifier les nouvelles réalités de ce phénomène assez récent dans notre région, qui est de plus en plus visible.
Bien qu’elle ait été organisée pour la première fois il y a plus de 30 ans, la Nuit des sans-abri a tardé à faire son apparition en Haute-Côte-Nord, relativement épargnée jusqu’ici des situations d’itinérance sur son territoire.
Cependant, les dernières années ne passeront pas à l’histoire comme synonymes de prospérité économique et de développement du filet social.
Le bilan n’est pas enchanteur, il y a de plus en plus d’itinérance en Haute-Côte-Nord, selon les intervenants.
En flèche
Le maire des Escoumins, André Desrosiers, s’est d’ailleurs adressé à ses concitoyens avant de mettre son chapeau de musicien invité à l’événement.
« On voyait moins ça avant. On le voit de plus en plus avec la situation économique, et ce sont des choses que l’on est appelé à voir de plus en plus dans les prochaines années », s’est-il désolé.
« Il ne faut pas prendre les sans-abri et les mettre de côté, ce sont des citoyens comme tout le monde », a ajouté le maire.
Ce constat est également partagé par les deux intervenantes en travail de rue du Carrefour solidaire, qui viennent en aide aux plus vulnérables aux quatre coins du territoire.
« On n’est pas différents qu’ailleurs. Ça augmente partout, et c’est la même réalité ici. Les gens ont de la difficulté à arriver, et certains se retrouvent à la rue », fait savoir Stéphanie Poitras.
Nul n’est à l’abri
Les deux intervenantes en travail de rue en témoignent, le portrait de l’itinérance change.
« C’est de plus en plus fréquent, et ce qu’on voit, c’est que ça arrive à des gens de plus en plus jeunes », raconte Stéphanie Tremblay, coordonnatrice du travail de rue au Carrefour solidaire.
Selon cette dernière, il y a davantage de jeunes qui sortent des familles d’accueil et qui vivent de l’itinérance cachée, loin des regards.
Les deux intervenantes n’ont pas de chiffres exacts à donner sur leur nombre dans la région.
« C’est très difficile à mettre des chiffres là-dessus. Ce qu’on a comme données, ce sont le nombre d’aides que l’on offre comme les aides alimentaires et les dépannages », mentionne Stéphanie Poitras.
Mais leur nombre est assez important pour faire dire à l’intervenante qu’elle et son équipe « ne manquent pas de travail ».
Solutions
Pour les intervenantes, le principal problème reste le logement accessible et abordable.
« On peut avoir de l’hébergement d’urgence, sauf que ça ne règle pas le problème à plus long terme. Ce qu’il manque, ce sont des logements abordables », affirme Mme Poitras.
« À partir du moment où celui qui est à la rue arrive à avoir un logement, on est capable de travailler des choses pour le futur. Mais il n’y en a pas de logements », ajoute-t-elle.
Elles ne perdent toutefois pas espoir, car plusieurs s’en sortent. « Il y a des gens qui réussissent à aller mieux et à retrouver un équilibre de vie. Il y en a aussi qui arrivent à réintégrer un logement avec l’aide des travailleurs de rue et de tous les autres intervenants du milieu », souligne Stéphanie Poitras.
« Quand on arrive à faire un bon filet de sécurité autour d’eux et qu’ils sont bien encadrés et dirigés, on peut voir de belles réussites », partage de son côté Stéphanie Tremblay.
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