Bonne année pour les canneberges à Longue-Rive
La sécheresse n'a pas trop affecté la production de canneberges cette année. Photo Tourbières Lambert
On aurait pu penser que la récolte de canneberges allait être assez moyenne avec la sécheresse qui sévit aux quatre coins de la province cette année. Pas aux Tourbières Lambert toutefois, où le fruit arrive à être rentable même en période difficile.
Complexe de faire une association logique entre les champs inondés typiques à la récolte de canneberges et la sécheresse qui en vient à menacer l’approvisionnement en eau potable des municipalités et des entreprises agricoles.
Pourtant, les Tourbières Lambert ont prévu le coup et suivent de près leur approvisionnement en eau pour retirer les canneberges de leurs champs à Longue-Rive.
« Avec le manque de pluie, ça a compliqué un peu nos affaires, mais on arrive à faire la récolte quand même. L’année prochaine, ça se peut qu’il pleuve toute l’année, et quand c’est une année normale, c’est moins difficile pour nous », résume Claude Imbeault, directeur de production chez Tourbières Lambert.
La demande est là
Les Tourbières Lambert ont l’équivalent de 26 acres de terrain cultivable pour la canneberge, qui poussent sur des vignes dans des milieux humides.
Claude Imbeault mentionne que la récolte prend environ sept à huit jours, mais que le transport limite un peu la vitesse, car les camions sont mobilisés un peu partout pour les récoltes d’automne.
« Ils sont beaucoup en demande. On en a un par jour et on n’est pas capable d’en avoir plus », ajoute-t-il.
L’entreprise vend une grosse partie de sa production au transformateur québécois Fruit d’Or qui l’utilise pour faire un peu de tout comme du jus, des fruits séchés et d’autres dérivés.
Claude Imbeault indique que la canneberge est un produit populaire auprès des transformateurs, « qui en cherchent toujours ».
Bio
Les canneberges des Tourbières Lambert sont aussi biologiques, un atout aux yeux du directeur de production.
« La production est moins grande quand on fait du bio, mais le prix fait qu’on revient quand même rentable au final », révèle-t-il.
Contrairement au bleuet qui est la vedette autant chez les humains que les ours, les goélands et les oiseaux, la canneberge se fond dans le décor assez bien.
« On ne sait pas pourquoi, ils n’en mangent pas. Ce sont surtout les insectes ravageurs comme les papillons et la tordeuse des canneberges qui posent problème, mais vu qu’on est loin de tout ça, on est capable de bien travailler », explique Claude Imbeault.
Ce dernier raconte que les exploitations sont davantage concentrées et rapprochées les unes des autres au sud et les insectes ravageurs en profitent.
« Certains qui étaient biologiques sont même retournés au conventionnel, car c’était trop compliqué avec les insectes », affirme le directeur de production.
Projet d’agrandissement
Face à des conditions gagnantes comme celles-ci, les Tourbières Lambert sont en train d’évaluer les moyens d’augmenter leur production de canneberges notamment avec un potentiel projet d’agrandissement de 50 acres à Longue-Rive.
« On a commencé un peu à préparer le terrain, mais le timing n’est pas bon pour nous en ce moment », affirme M. Imbeault.
Les changements climatiques et la main-d’œuvre freinent le projet pour l’instant.
« Comme un peu partout, la main-d’œuvre est difficile à avoir. On a des employés étrangers temporaires qui travaillent dans la tourbe, et on a jonglé pour diminuer les quarts de travail de la tourbe pour aller dans le bleuet ou la canneberge », résume le dirigeant.
Il se rappelle également les belles années où il y avait quatre à cinq pieds de neige au printemps, qui faisaient une belle réserve d’eau lorsqu’elle fondait.
« Aujourd’hui, si on a deux pieds de neige au printemps, on est chanceux », divulgue Claude Imbeault.
« Pour la grandeur de ferme qu’on a, on est correct pour l’instant. Si on agrandit, il va aussi falloir agrandir nos réservoirs. Il y a beaucoup de choses qu’il faut voir avant l’expansion », termine-t-il.

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