Sur son vélo chargé comme un mulet des grands espaces, Petit Donnie file vers l’inconnu. À 23 ans, ce jeune aventurier de Montréal a entrepris un périple insensé : parcourir à vélo la légendaire route 389, puis la Trans-Labradorienne, avant de poursuivre sa boucle à travers tout l’est du Canada. Plus de 6 000 kilomètres de solitude, de froid, de côtes interminables… et de pure liberté.
« Je suis parti d’Ottawa, raconte-t-il, et je descends tout l’est du Canada avant de revenir par Terre – Neuve et les Maritimes. C’est un tracé que deux personnes que je connais ont fait cet été. Moi, je voulais voir si c’était possible à l’automne, voire au début de l’hiver. »
L’idée, à première vue, semble déraisonnable, mais Donnie n’est pas du genre à choisir la facilité. « Mon rêve, c’est d’être aventurier. C’est une belle aventure, une belle mise en jambes avec pas mal de défis, ce soit au niveau de la distance, du dénivelé, au niveau de l’autonomie, du climat et de l’isolement. Donc il y a plein de challenges à relever et c’est ça que j’aime, c’est ça qui me motive », confie-t-il, en entrevue avec Le Manic.
La 389, route mythique reliant Baie-Comeau à Fermont, lui a donné un avant-goût du Grand Nord. « Ce qui est dur, c’est le dénivelé. Tu montes une côte puis on a une autre, puis une autre, et encore une autre », dit-il.
Mais le jeune cycliste garde le sourire. Là où d’autres verraient l’épuisement, lui trouve l’énergie. « Quand j’ai envie d’arrêter, je me rappelle pourquoi je suis là. Et puis, je n’ai pas le choix de continuer. Si tu t’arrêtes, tu restes coincé au milieu de nulle part. C’est dans la tête que ça se joue », admet le sportif.
La prochaine étape s’annonce autrement plus rude : la Trans-Labradorienne, 1 200 kilomètres de route isolée, ponctuée de trois villages espacés de 400 km chacun. « Là, c’est l’isolement total. Il faut tout emporter : la nourriture, le matériel de réparation, la tente. Tout », ajoute celui qui, au moment d’écrire ces lignes, parcourt la Translabradorienne à vélo.

Une aventure sans filet
Sur la 389, il a reçu énormément d’hospitalité. « J’ai presque tout le temps trouvé quelqu’un chez qui dormir […]. Maintenant, là où je m’en vais, ça va être ma tente tout le temps, tous les soirs, parce qu’il n’y a rien », explique-t-il.
Cette chaleur humaine contraste avec la rudesse du climat qu’il affronte : des nuits à -5 °C, la neige qui s’installe peu à peu. « Tu t’arrêtes de pédaler une heure avant le coucher de soleil, puis tu installes ta tente, tu fais ton campement, tu fais ton feu, tu te prépares à manger. Et le matin, à la première lumière, tu plies tout ça et tu t’en vas parce qu’il faut rouler toute la journée », relate Donnie.
Sur un périple pareil, impossible de tout prévoir. « Je connaissais mon itinéraire, mais toutes mes journées ne sont pas du tout planifiées à l’avance, déjà parce que c’est impossible, et de deux, parce que tu veux te laisser justement cette flexibilité du voyage. Tu ne sais pas qui tu vas rencontrer, ni la météo, ni combien de distances tu vas faire. C’est pas mal le territoire qui va décider », résume-t-il.
Avant cette expédition, Petit Donnie n’en était pas à son premier coup de pédale. « J’ai déjà traversé les Alpes japonaises, et j’ai remonté tout le Royaume-Uni jusqu’en Écosse. Mais jamais rien d’aussi long ni d’aussi exigeant. À chaque aventure, je monte la barre un peu plus haut. »
Côté inspirations, il cite sans hésiter Mike Horn. « C’est mon mentor. » Et pour cette traversée précise, deux cyclistes-aventuriers québécois : Charles en vélo et Paul Hudon. « Ils ont fait ce trajet avant moi, et je suis en contact avec eux. Ils m’ont inspiré à me lancer », avoue l’aventurier.
Le goût du Nord
Sur la 389 comme sur la Trans-Labradorienne, Donnie découvre une autre facette du Canada : celle des routes qui ne mènent nulle part, des forêts sans fin et des gens rares, mais toujours prêts à aider.
À 23 ans, Petit Donnie trace donc sa voie sur les routes les plus isolées du pays, un coup de pédale à la fois, avec pour seul moteur cette certitude tranquille : « Il y a plein de challenges à relever et c’est ça que j’aime, c’est ça qui me motive. »

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