Baie-Comeau : Brigadier scolaire et fier de l’être !

Par Charlotte Paquet 11:02 AM - 30 octobre 2025
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Benoît Dumais travaille comme brigadier scolaire depuis une dizaine d'années. Son rôle fait sa fierté. Photo Charlotte Paquet

Qu’il pleuve des cordes, qu’il fasse un vent à écorner les bœufs, ou encore qu’il tombe une abondante neige lourde, ils sont là, fidèles au poste pour la sécurité des enfants aux abords des écoles primaires. Place à ceux qui, avec leur panneau Arrêt bien brandi et leur dossard aux couleurs fluo, sont au cœur de la première Semaine nationale des brigadiers et brigadières scolaires.

Le Québec souligne leur contribution essentielle du 27 octobre au 2 novembre sur le thème Merci de veiller sur notre sécurité ! Voilà l’occasion de braquer les projecteurs sur le quotidien de ces protecteurs des petits par l’entremise de l’un des leurs, Benoît Dumais.

Ce pompier retraité de l’aluminerie Alcoa, mais à l’emploi de la MRC de Manicouagan à titre de pompier à temps partiel, compte une dizaine d’années de service comme brigadier scolaire remplaçant à Baie-Comeau. Et il adore ce rôle qui fait sa fierté. 

Des enfants respectueux

Le brigadier n’a que de bons mots pour les enfants qu’il aide à traverser à certaines intersections sur la route menant à leur école. Ils sont attentifs et respectent ses consignes.

« On leur explique au début de l’année qu’ils doivent attendre qu’on se présente et qu’ils reçoivent un signal de notre part qui dit ok, c’est beau, vous pouvez traverser », souligne-t-il après avoir insisté sur le fait que « les brigadiers, c’est leur sauf-conduit ».

Tôt le matin avant le début des classes, avant et après l’heure du dîner et lorsque la cloche sonne en milieu d’après-midi, les brigadiers sont en action. Ce travail représente quatre périodes d’une demi-heure chaque jour.

« Moi, je me présente beaucoup plus une demi-heure avant la première cloche de l’école et je vérifie exactement le terrain s’il n’y a pas quelque chose qui pourrait nuire », dit-il en référence aux aléas de la météo et leurs impacts sur la chaussée ou encore à d’autres obstacles. « On se retrouve à vérifier si le terrain est correct et si rien ne nuit au passage des enfants. »

Démonstration à l’appui avec la représentante du Manic à deux pas de l’école Saint-Coeur-de-Marie, sur le boulevard Jolliet, Benoît Dumais explique sa méthode pour faire traverser les enfants en se plaçant un peu en retrait devant eux.

« En même temps, les gens (passants) qui seraient dans la même direction que les enfants, je les fais circuler. » Cela permet aux automobilistes immobilisés à l’arrêt de reprendre leur route plus rapidement.

Des adultes rébarbatifs

Si les jeunes comprennent l’importance de leur brigadier, certains automobilistes ou même piétons n’y parviennent tout simplement pas. « Les moins beaux côtés (du métier), c’est ceux qui ne comprennent pas », déplore-t-il. 

Des premiers, M. Dumais note leur vitesse excessive ou encore le non-respect des lignes d’arrêt près des traverses piétonnières. Des seconds, il cite en exemple un cas vécu en 2025 lorsqu’une personne travaillant dans les environs de l’école Saint-Coeur-de-Marie a refusé froidement son invitation à traverser le boulevard en même temps qu’un groupe d’enfants.

« On est devant une école, tu peux-tu traverser en même temps que les enfants. Quand j’ai une réponse “écoute, tu ne me diras pas où traverser”, c’est aussi direct que ça. »

Même s’il n’y a pas d’enfants à proximité, mais qu’un piéton se prépare à traverser l’intersection alors qu’un véhicule se trouve tout près, le brigadier aux aguets lève son panneau Arrêt et accompagne le piéton sur le court trajet.

« Je le fais autant pour les adultes que pour les enfants », laisse-t-il tomber en parlant aussi du danger engendré par les automobilistes qui n’indiquent pas leur intention de virage aux intersections. 

Finalement, Benoît Dumais, tout comme ses collègues brigadiers à Baie-Comeau, doit avoir les yeux tout le tour de la tête, pour reprendre l’expression consacrée.

Quelques données

– 10 brigadiers sont en poste à Baie-Comeau, dont trois remplaçants.

– On en compte un par école primaire, sauf Bélanger et Leventoux où ils sont deux.

– Cinq des brigadiers dans les six écoles primaires sont des retraités.

– Le budget annuel alloué aux brigades scolaires est d’environ 175 000$.

– Les brigadiers relèvent du Service de sécurité publique de la Ville de Baie-Comeau.

– Une gestion rigoureuse des horaires, des remplacements et de la formation continue est nécessaire.

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