Projets d’aires protégées: un processus différent côté fleuve
La Station de recherche des Iles Mingan est porteuse de ballon pour un important projet d'aire marine protégée de 2000 km carrés. Cette proposition engloberait les trois projets d'aires protégées proposées par la ZIP Côte-Nord de l'Estuaire. Photo Jacques Gélineau
Le mandat de mener à bien l’étape de la concertation pour les projets d’aires marines protégées a été confié aux Comités ZIP. Le processus diffère légèrement de celui mis en place pour les aires terrestres protégées, mais l’objectif est le même: un consensus du milieu et faire des recommandations au ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs qui devra cette fois s’accorder avec le fédéral.
« On travaille d’une façon un peu différente que les conseils régionaux en environnement qui font la concertation pour les projets aires protégées terrestres. On a deux tables de concertation locales qui agissent également en termes de tables régionales et qui réunissent les acteurs locaux qui sont touchés par les propositions. Ce sont de plus grosses tables, avec davantage d’intervenants », indique Catherine Trottier, du comité ZIP Côte-Nord du Golfe.
Elle est la chargée de projet pour cette étape sur le territoire de plus de 5 000 km de rives sous sa coupe, entre Pointe-des-Monts et Blanc-Sablon.
Les propositions situées en Basse-Côte-Nord ont leur propre table de concertation tandis que la seconde se penchera sur les projets autour de la MRC de Sept-Rivières. Y siègent des intervenants de maints horizons.
« On a ciblé des acteurs de toutes les catégories d’activités concernées : les MRC, certaines municipalités, les organismes environnementaux, l’industrie, les entreprises commerciales, la navigation, le tourisme, les pêches… Les Premières Nations siègent à certaines tables. Tout le monde s’assoit ensemble, mais il y peut y avoir des sous-groupes », indique Catherine Trottier.

Un échéancier plus serré
Quatre rencontres officielles pour l’ensemble des intervenants sont prévues avant la remise des recommandations au ministère.
« On va avoir certaines rencontres sectorielles, comme avec les pêcheurs par exemple. Lors de ces rencontres, de plus petite envergure, on peut inviter des experts, des participants à l’extérieur », précise la chargée de projet.
Si les tables de concertation locale pour les projets terrestres ont jusqu’à l’été 2026 pour remettre leurs recommandations, les délais sont plus serrés pour les projets marins.
« On doit terminer pour fin avril. Quand les recommandations seront formulées et remises, tout ce qui touche le marin doit être discuté entre le fédéral et le provincial, ce qui exige plus de temps. Notre processus a commencé un peu plus tôt et finira un peu plus tôt », explique Catherine Trottier.
De nouvelles aires protégées en 2027
Le processus mis en place dans le cadre de l’appel à projets mènera à des décisions gouvernementales sur le choix de territoires à protéger à partir de 2027.
Comme dans le cas des superficies terrestres, ni moratoire ni restrictions ne sont prévus dans les éventuelles aires protégées avant l’adoption de leur statut de protection.
« Jusqu’à présent, je n’ai pas entendu d’inquiétude, mais les porteurs de projet ont vraiment à cœur de protéger ces espaces. Personnellement, je sens davantage de l’optimisme. Ils sont contents que la démarche ait lieu, parce que c’est l’occasion de déposer un projet, d’y croire et de construire quelque chose collectivement », estime la chargée de projet.
Un consensus sur le fond, la forme, elle suscitera peut-être des discussions plus animées.
« Les discussions sont belles à date. On est encore au début du processus, mais je n’ai pas senti que les gens étaient braqués, au contraire ! Il y a une belle ouverture à en discuter, à construire ensemble. Peut-être quand on va toucher certains points précis, les gens vont réagir davantage, mais pour le moment, tout le monde est d’accord sur le fait qu’il faut mettre en place des actions. Les gens comprennent tous qu’on est rendu là », conclut Catherine Trottier.
Ne reste plus qu’à définir la manière.
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