Voir la vieillesse : à la rencontre des aînés

Par Renaud Cyr 5:30 PM - 29 mars 2023
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Sylvie Mercier, Lucie Lambert et Claire Rommelaere accueilleront la population à la salle Cœur du Fjord située dans l’édifice municipal de Sacré-Cœur pour la séance de travail portes ouvertes le 31 mars prochain. Photo Claire Rommelaere

Claire Rommelaere et Sylvie Mercier ont trouvé en Lucie Lambert, l’alliée toute indiquée pour mettre en images le projet d’exploration artistique qu’elles caressaient depuis un bon moment. Voir la vieillesse, qui met en relief le mouvement du corps des personnes aînées de notre territoire, paraîtra au printemps 2024.  

Le projet est né il y a plus d’un an de l’initiative de Claire Rommelaere, comédienne et Sylvie Mercier, chorégraphe, deux amies résidentes de Sacré-Cœur et Tadoussac.

« On parlait souvent de l’envie de travailler avec des aînés, et après avoir dressé une liste, nous sommes allées à leur rencontre pour voir si certains avaient envie de participer à nos activités», raconte Sylvie Mercier.

« Nos propositions étaient claires quand on rencontrait les gens, et on voulait avoir des personnes de tout le secteur ouest, incluant Essipit. On voulait que ce soit représentatif de notre région, avec autant d’hommes que de femmes », ajoute-t-elle.

Les participants et participantes sont invités à naviguer dans une grande salle spécialement aménagée pour favoriser le mouvement du corps, thème central de Voir la vieillesse.

« On avait l’impression qu’il n’y avait pas d’activités similaires à ce qu’on fait, et les participants sont très réceptifs à ce qu’on leur propose », explique la comédienne. « On avait envie d’être plus près d’eux, et jusqu’à maintenant ça semble réciproque », renchérit Sylvie Mercier.

Expérimenter les questions

En intervenant avec les aînés, en les faisant bouger, chanter et improviser, les deux organisatrices des ateliers ne cherchent pas des réponses précises à la sous-question de Voir la vieillesse : qu’est-ce que vieillir?

« On cherche à être en questionnement avec les participants », explique la chorégraphe. « Nous ne cherchons pas les réponses, nous expérimentons les questions. Nous ne cherchons pas la performance, mais plutôt la qualité de la présence dans le geste », précise-t-elle.

Au sortir de la crise sanitaire, il était important pour les deux artistes de mobiliser les aînés afin de « leur donner la parole, de les mettre en lumière, de les voir danser, chuchoter ou crier », révèle l’organisatrice.

« Nous souhaitons leur proposer de parcourir un bout de chemin ensemble afin de tenter de comprendre, un peu mieux, le monde d’aujourd’hui ».

Coup de foudre artistique

La cinéaste des Bergeronnes Lucie Lambert, s’est jointe au projet avec l’œil de sa caméra, et réalisera un film relatant l’expérience des organisatrices et des participants à travers toute la genèse et le déroulement de Voir la vieillesse.

« Quand on s’est rencontrées, ça a vraiment cliqué entre nous trois. On pressentait qu’il y avait beaucoup d’affinités dans nos approches, nous étions toutes intéressées à ce que ce soit une approche très humaine », raconte Sylvie Mercier.

Avec une aide financière de 17 000 $ du Conseil des arts et des lettres du Québec, Lucie Lambert prévoit terminer la réalisation du film au printemps 2024.

« Ça me rejoignait énormément et ça rejoignait le genre de travail que j’avais envie de faire », laisse tomber la cinéaste.

« Mon envie est de faire un film artistique, qui va rendre compte de l’expérience dans toute sa beauté et sa poésie », conclut-elle.

Le film, la finale 

Depuis le début du mois de mars, la grande salle Le Cœur du Fjord, située au sous-sol de l’édifice municipal de Sacré-Cœur, fourmille d’activités grâce aux huit ateliers organisés avec un groupe de dix aînés.

Le 31 mars, le public sera convié à une séance de travail de type portes ouvertes afin d’observer le processus créatif qui culminera avec le dernier atelier.

« On veut inviter les participants à comprendre ce qu’on a traversé ensemble, et discuter sur comment ils ont vécu l’expérience », souffle Claire Rommelaere.

Pour les collaboratrices, le film agira en tant que spectacle final. « Le film va d’abord être présenté dans la région, et ensuite dans les festivals et dans les salles. Il y aura possiblement des essais pour la télévision », conclut Lucie Lambert.

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