Zecs de Labrieville et Chauvin : un volte-face de la MRC qui sème la déception 

Par Johannie Gaudreault 7:00 AM - 7 mai 2023
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Le site d’accueil de la Zec de Labrieville est situé directement en face des installations Bersimis 1, sur la route 385. Photo : Courtoisie

Les Zecs Chauvin et Labrieville s’attendaient à recevoir plus de 450 000 $ en aide financière du Programme de mise en valeur intégrée (PMVI) d’Hydro-Québec le 1er mai, mais le conseil des maires de la MRC de La Haute-Côte-Nord a fait volte-face. Déception et incompréhension règnent maintenant au sein des deux organismes. 

Pourtant, un processus rigoureux avait été accompli non sans boulot par chacune des Zecs afin de respecter tous les critères du programme, dont les fonds proviennent de la société d’État en raison de la ligne Micoua-Saguenay. 

Un appel de projets a été lancé en février par la MRC et c’est le 1er mai, en séance extraordinaire, que sept projets devaient recevoir une acceptation officielle et surtout entérinée par les maires des huit municipalités du territoire. 

Finalement, aucune somme d’argent n’a été octroyée ce jour-là. Cinq élus ont refusé d’adopter la résolution d’adoption des projets du PMVI, ce qui a renversé la décision du comité de sélection des projets.

« Une décision inacceptable », selon les présidents des Zecs qui se disent très déçus du revirement de situation. 

Les conseils d’administration des organismes vont même jusqu’à déplorer le manque d’intégrité du conseil des maires face au processus de sélection des projets.

« Cette décision est incompréhensible à nos yeux, considérant tout le processus mis en place par des représentants de la MRC », témoignent Laurier Goulet et Benjamin Dufour, respectivement président des Zecs de Labrieville et Chauvin. 

Ces derniers rappellent que « cette démarche a été présentée aux maires membres de la MRC et a préalablement été approuvée par ceux-ci à l’automne dernier ».

« Cette décision remet au plein jour la division des maires de la région, une situation qui ne sert aucunement les gens de la Côte-Nord », constatent-ils. 

Un organisme comme un autre 

Ce qui a davantage jeté de l’huile sur le feu, c’est le discours du maire de Longue-Rive, Donald Perron, lors de la séance extraordinaire, concernant l’acceptation des projets soumis par les deux Zecs. 

« On est un organisme comme un autre. Le programme autorise les organismes à but non lucratif comme nous », affirme M. Goulet ajoutant que la Zec est d’ailleurs traversée par la ligne Micoua-Saguenay sur 30 km. 

« On reçoit des travaux d’Hydro-Québec sur notre territoire depuis trois ans ainsi qu’un campement. On vit avec cette réalité-là. On a aussi des travaux réalisés par Boisaco sans compter le feu de 2018 qui ravagé Labrieville. Ça n’arrête pas ! On veut revaloriser la Zec et le site d’accueil », renchérit-il. 

La Zec de Labrieville avait déposé trois projets au PMVI et deux avaient été retenus. Il s’agit de ceux pour rénover le site d’accueil « qui tombe presque en ruine » au coût de 200 000 $ et pour la restauration de 20 frayères (70 000 $). 

Le président rappelle qu’environ 6 000 passages sont enregistrés sur la Zec de Labrieville annuellement du 15 mai à la fin octobre. « Tous nos achats pour le dépanneur, on les fait localement. On s’alimente dans la région. On engage des gens d’ici. On est un organisme actif dans la région », clame-t-il. 

Laurier Goulet réitère également le caractère durable des projets ainsi que leur portée sur la population. Selon lui, ils respectent tous les critères du PMVI et « le comité de sélection a fait un travail rigoureux ». 

La suite 

Pour la suite, les présidents des organismes continuent les démarches afin de faire renverser la décision du conseil des maires. « On veut que les élus respectent leur intégrité et reviennent sur leur décision », confirme M. Goulet. 

Chaque maire recevra une lettre signée par les deux Zecs afin d’expliquer leur point de vue. De plus, les promoteurs devraient recevoir des résolutions du regroupement des zecs et de Zecs Québec afin d’appuyer leurs projets. 

« Les impacts de ce refus d’accepter la recommandation du comité de travail sont lourds de conséquences pour nos organisations. Cela retarde la réalisation de travaux majeurs aux sites d’accueil de la clientèle et sur l’ensemble du territoire et empêche aussi l’embauche de personnel », de conclure le président. 

1,9 M$ en projets

Le programme de mise en valeur intégrée d’Hydro-Québec découle de la construction de la ligne à 735 kV Micoua-Saguenay. Cette entente représente un montant de 1 906 921 $ et permet la réalisation d’initiatives choisies par les collectivités.

« Toute initiative de mise en valeur intégrée doit respecter les quatre conditions générales de réalisation, soit l’intérêt collectif, la propriété publique, le respect du milieu ainsi que la pérennité », est-il mentionné sur le site Internet de la MRC. 

De plus, les projets doivent être reliés à cinq domaines précis : amélioration de l’environnement, amélioration ou maintien d’infrastructures municipales, communautaires ou de loisirs, appui au développement touristique ou régional. participation à un fonds d’investissement destiné au développement régional et contribution à l’efficacité énergétique ou à l’électrification des transports dans le cadre d’initiatives d’intérêt communautaire ou collectif. 

Rappelons que sur les 1,9 M$ accordés au PMVI, une somme de 475 000 $ est conservée pour un projet régional qui touche toutes les municipalités. 

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