Le vandalisme ne freine pas le développement de la région

Par Johannie Gaudreault 12:00 PM - 5 septembre 2023
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La porte du bloc sanitaire près des jeux d’eau de Forestville a été défoncée par les vandales.

Portes renfoncées, toilettes bouchées, bris sur des infrastructures, graffitis, etc… Les municipalités de la Haute-Côte-Nord sont parfois la cible de vandales. Des gestes « gratuits et disgracieux », comme les qualifie la préfète de la MRC, Micheline Anctil, mais ils ne freinent toutefois pas le développement de la région. 

« On va continuer à donner de belles activités et de belles infrastructures à nos citoyens. On ne veut pas niveler vers le bas et arrêter de faire des choses parce que des gens s’amusent à détruire », affirme d’un ton ferme celle qui assure également la mairie de Forestville. 

Le parc centre-ville de Forestville a d’ailleurs été le théâtre d’actes de vandalisme il y a un peu plus d’une semaine.

Les responsables ont défoncé la porte du nouveau bâtiment sanitaire en plus de boucher la toilette et le lavabo avec du gazon. 

« C’est le premier événement qu’on a eu cet été au niveau du vandalisme. L’été dernier, il y en avait eu à l’aréna. Donc, ce n’est pas très très fréquent », assure Mme Anctil, précisant que d’autres petits gestes sont posés ici et là. 

Ce qu’elle déplore davantage, c’est que les vandales s’en sont pris à des infrastructures « flambant neuves ».

« Les jeux d’eau étaient beaucoup demandés par les familles, ils étaient très attendus. Ce sont des installations importantes qui ont été ajoutées au parc cet été », insiste la mairesse de Forestville.

L’élue rappelle également que le vandalisme apporte son lot de conséquences pour les instances municipales, mais aussi pour les citoyens. « Ce sont des coûts et du temps de réparation. Il y a des frais à ces gestes », fait-elle savoir. 

Bien sûr, c’est la déception qui s’installe chez ceux qui ont participé à la réalisation du projet. Mais est-ce qu’il y a des solutions pour contrer cette problématique? Selon Micheline Anctil, la sensibilisation joue un rôle important. 

« Il faut conscientiser nos citoyens à prendre soin des infrastructures municipales et aussi, à garder l’œil ouvert pour dénoncer des actes de vandalisme », estime celle qui ne croit pas qu’installer des caméras puisse être bénéfique. « On peut les briser aussi les caméras. »

Phénomènes isolés

Certaines municipalités sont toutefois épargnées des actes de vandalisme. C’est le cas des municipalités de Sacré-Cœur et des Bergeronnes.

Même avec la présence de la polyvalente des Berges, la mairesse Nathalie Ross note que dans « 99 % du temps, il n’y a rien qui se passe ». « Il y avait des mégots qui finissaient par se retrouver un peu partout, mais un coin pour les fumeurs a été aménagé avec un banc et depuis ce temps-là tout est beau », ajoute l’élue.

Certains méfaits mineurs avaient été constatés dans les toilettes du village-relais à Sacré-Cœur par le passé, mais rien n’a été observé jusqu’à maintenant cet été.

« De notre côté, ça va bien présentement. Nous n’avons pas de méfaits qui nous sont rapportés, et on ne peut pas dire qu’il y a du vandalisme chez nous », indique Lise Boulianne, maire de la municipalité.

Même s’il est difficile d’évaluer quels facteurs de dissuasion fonctionnent le mieux, il va sans dire que leur implantation freine le vandalisme plutôt que de l’encourager.

« On a posé des caméras à l’édifice municipal et à l’aréna et la Sûreté du Québec vient faire des rondes. Les professeurs ont aussi parlé aux jeunes dans les classes », ajoute la Sacré-Cœuroise.

À Tadoussac, les vandales n’ont pas fait de grabuge cette année, selon le maire Richard Therrien. Toutefois, l’an dernier, des graffitis avaient été peints sur un des bâtiments sanitaires du village. 

Tendance depuis la pandémie

De son côté, la municipalité de Longue-Rive a encaissé quelques méfaits sur son mobilier municipal depuis le printemps, dont la chambre des joueurs de la patinoire extérieure où la porte a été défoncée.

« C’est un phénomène que l’on remarque depuis la pandémie de COVID-19, nos infrastructures étaient plus souvent fermées et il y avait moins de surveillants. Les jeunes erraient plus dans la rue et on dirait que ça perdure même si la pandémie est terminée », se désole Caroline Hovington, responsable en loisirs.

« On attend une grosse installation au printemps 2024, et nous sommes un peu inquiets, car nous faisons ça pour les enfants et les jeunes. Nous ne voulons pas qu’elle soit endommagée », poursuit-elle.

La responsable confirme qu’il y avait moins d’actes de vandalisme avant, et que la municipalité songe à « appeler la Sûreté du Québec pour faire des rondes » et à sensibiliser les parents des jeunes lors d’une séance d’information, conclut Caroline Hovington.

Micheline Anctil ne sous-estime pas non plus le rôle que jouent les Maisons des jeunes pour occuper et animer les adolescents et ainsi les éloigner du flânage.

« Je suis la présidente fondatrice de la Maison des jeunes de Forestville en 1979 et je crois toujours en sa mission. Il faut donner à nos jeunes des activités animées et structurées », clame-t-elle.

Avec Renaud Cyr

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