Québec veut se réconcilier avec Pessamit
Le premier ministre François Legault et la cheffe de Pessamit Marielle Vachon ont resserré les liens. Photo Johannie Gaudreault
Le premier ministre François Legault a finalement pu dérouler le tapis rouge à l’entente qu’il négocie avec Pessamit depuis plusieurs mois. Cette signature qualifiée d’historique par les deux parties va dans le sens de la réconciliation.
« On a tous un devoir de travailler ensemble et on le fait de façon novatrice. Cette entente cadre se fait aussi avec Hydro-Québec », lance le premier ministre en conférence de presse, le 15 février, au centre communautaire de Pessamit.
L’élu a soutenu vouloir développer des partenariats financiers avec la nation innue. « On arrive avec un montant de 45 M$, mais ça n’a rien à voir avec le passé et avec les partenariats financiers qu’on veut conclure avec la communauté », commente M. Legault en voulant rassurer la « petite minorité qui reste inquiète ».
De son côté, la cheffe de Pessamit, Marielle Vachon, témoigne que les négociations ont été « un travail ardu ».
« On se doit d’être fiers d’être Innus. On a les compétences de se faire entendre auprès du gouvernement », déclare celle qui dit se tenir debout devant les élus provinciaux et fédéraux.
Pour le PDG d’Hydro-Québec, Michael Sabia, l’entente qui vient d’être signée est un pas dans la bonne direction. « Nous prenons un grand pas ensemble vers le type de partenariats que nous voulons bâtir avec toutes les communautés autochtones du Québec », laisse-t-il tomber.
Ce dernier ne nie pas les enjeux qui viennent du passé, mais pense à l’avenir. « Notre accord nous donne une occasion de commencer des discussions sur des éoliennes et d’autres choses pour définir ensemble les meilleurs projets pour cette communauté », dévoile M. Sabia en ajoutant qu’il s’agit « d’une nouvelle ère entre Hydro-Québec et Pessamit ».
Des barricades se sont levées
Des membres de la communauté innue ont reproché à leurs élus de ne pas les avoir consulté avant de signer une telle entente.
Jérôme Charles St-Onge est un de ceux qui a levé le ton et qui a bloqué l’accès aux allochtones jusqu’à ce que les policiers lui empêchent de le faire.
La cheffe Marielle Vachon aurait aimé consulter ses membres avant la cérémonie de l’entente cadre, mais elle dit que c’était impossible pour des raisons de « confidentialité ». « Je trouve ça dommage. La confidentialité était nécessaire pour arriver à une entente », fait-elle savoir.
Le premier ministre, quant à lui, rappelle qu’il ne s’agit qu’une entente cadre. « Si les gens veulent faire un référendum, ce sera au conseil de bande à gérer ça », affirme-t-il.
Notons qu’une séance d’information se tiendra à 17 h pour les membres de la communauté innue.
Avec Anne-Sophie Paquet-T
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