Assurance-emploi – Les chômeurs et chômeuses de plus en plus enfoncés dans le trou noir

Par Shirley Kennedy 15 novembre 2017
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Line Sirois, Action chômage Haute-Côte-Nord. Archives

Portneuf-sur-Mer – Action Chômage Côte-Nord est sur les dents alors qu’une douche d’eau froide vient de s’abattre sur les chômeurs et chômeuses de la Haute-Côte-Nord. Il leur faut désormais avoir travaillé 665 heures pour bénéficier d’une maigre période de 15 semaines de prestations. C’est donc dire qu’au lieu de se résorber, le Trou Noir prend une ampleur encore inégalée, selon Action Chômage Côte-Nord.

« Lors de la visite du ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, M. Jean-Yves Duclos, en mai 2017, le taux de chômage était de l’ordre de 8,9 %, ce qui se traduisait alors par un rapport de 595 heures travaillées pour 18 semaines de prestations, dit Line Sirois, coordonatrice d’Action Chômage Côte-Nord. Et déjà à l’époque nous dénoncions cette situation comme étant inacceptable. Que s’est-il donc passé pour que le taux de chômage affiché pour la Haute-Côte-Nord soit tombé à 6,9% (début novembre 2017) alors que, tous en conviendront, il n’y a pas plus d’emplois dans notre région qu’il y en avait en mai dernier, l’année d’avant ou il y a dix ans? »

Jumelage inéquitable

On trouve la réponse à cette question dans l’une des revendications d’Action Chômage à l’effet qu’il est urgent de faire cesser le jumelage de certaines régions administratives de l’assurance-emploi où le taux de chômage est élevé, avec d’autres où celui-ci est plus bas. Une telle procédure, qui a pour objectif selon le comité citoyen, de faire bien paraître le gouvernement fédéral en affichant un taux de chômage national inférieur à la réalité, prive en fait des milliers de personnes d’un service d’assurance-emploi pour lequel elles payent. « En Haute-Côte-Nord, nous sommes victimes d’une telle politique qui maquille la réalité des régions les plus affectées par le chômage en jumelant ces dernières à des régions plus favorisées », ajoute Mme Sirois.

Le bonheur des uns devient le malheur des autres

« Ce qui se passe, poursuit Line Sirois, c’est que certaines des 17 autres régions économiques de l’assurance- emploi avec lesquelles nous sommes jumelés, ont connu une réduction de leur taux de chômage, ce qui a affecté le nôtre à la baisse alors qu’en réalité il se situe annuellement autour de 20 % et non pas autour de 7 %. C’est la raison pour laquelle nous demandons à ce que des mesures permanentes soient instaurées permettant de faire passer le taux d’admissibilité en Haute-Côte-Nord à 420 heures de travail comme en Gaspésie-les-Îles où prévalent des conditions socioéconomiques semblables aux nôtres. »

En mode combat

Compte tenu de l’urgence de la situation, Action Chômage Côte-Nord mobilise actuellement ses troupes afin de sensibiliser le ministre Duclos à la situation désespérée que vivent, et surtout que vont vivre cet hiver, plusieurs familles en Haute-Côte-Nord. « Dans les semaines à venir, nous allons expédier un mémoire au ministre Duclos, réalisé en collaboration avec divers intervenants de la région représentant notamment l’industrie saisonnière et ses employés, dit Line Sirois.

Nous allons également faire appel à la population et relancer nos interventions publiques afin de rappeler au gouvernement Trudeau ses promesses envers les travailleurs et travailleuses de l’industrie saisonnière. La lune de miel est terminée : nous ne sommes plus en mode confiance, nous sommes en mode combat! »

 

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