Actes de braconnage à Forestville – Pessamit et la zec de Forestville dissipent les tensions

Par Shirley Kennedy 25 avril 2018
Temps de lecture :
Catherine SImard, directrice générale de l’Association de Chasse et Pêche de Forestville. Photo courtoisie

Catherine SImard, directrice générale de l’Association de Chasse et Pêche de Forestville. Photo courtoisie

Forestville – La tension est montée d’un cran parmi la population de Forestville et des environs et au sein de la communauté de Pessamit la semaine dernière, à la suite des événements disgracieux qui ont suivi la mise au jour d’actes de braconnage innommables perpétrés près de la route 385, sur le territoire de l’Association de Chasse et Pêche de Forestville.

Prévue la journée même où les carcasses ont été découvertes accrochées sur un panneau annonçant le Nitassinan de Pessamit, la rencontre entre des représentants de l’organisme gestionnaire de la zec de Forestville et les responsables du secteur Territoire et ressources du Conseil des Innus de Pessamit, aura permis de clarifier la situation et d’atténuer les frustrations de part et d’autre.

Mise au point constructive

Initiée par l’Association de Chasse et Pêche de Forestville, la rencontre entre les deux organisations a été constructive permettant une collaboration vers un objectif commun, soit l’exploitation durable des ressources fauniques en regard du partage d’une superficie de territoire. Selon Catherine Simard, directrice générale de l’Association, les représentants se sont unis pour déplorer les gestes qui ont été commis, ces derniers ne respectant ni les ressources ni la moralité. « Ces actes ne respectent pas les lois prévues dans la province et doivent être réprimandés. Les représentants de la communauté de Pessamit ont aussi clairement signifié leur désaccord avec la situation et dénoncent ces gestes répressibles. De notre côté, un suivi sera effectué auprès du ministère afin de s’assurer que les auteurs de ce dommage causé aux ressources fauniques soient punis de manière exemplaire ».

La directrice générale rappelle que son organisation a mis en place toutes les mesures nécessaires afin de protéger la ressource. « Nous interdisons l’abattage du veau lors des années non restrictives justement pour assurer la croissance », précise-t-elle, ajoutant que ce sont environ 100 spécimens qui sont récoltés lors d’années non restrictives comparativement à 70 lorsque seuls les mâles sont autorisés.

Catherine Simard confirme qu’une situation similaire a été dénoncée l’an dernier dans le même secteur alors que trois carcasses ont été découvertes. « On est conscients qu’on partage le même territoire qu’eux mais on a déjà eu des histoires semblables. Je ne peux pas dire qu’on n’est pas au courant », déplore-t-elle.

Les gestionnaires de l’Association de Chasse et Pêche de Forestville ont également signifié aux responsables de Pessamit, qu’ils se dissocient des gestes posés en réponse à l’abattage des orignaux. « Les gestes posés sont inacceptables et les gestionnaires de l’association souhaitent que toutes les actions inadéquates reçoivent les sanctions nécessaires », a dit le président de l’Association, Jacques Lemaire.

Pessamit

Christian Rock, conseiller en communication pour le Conseil des Innus de Pessamit, réitère les propos prononcés par le chef René Simon en conférence de presse. « Si ces actes-là viennent de Pessamit, il y aura des sanctions. Dans quelles mesures, il est trop tôt pour le dire, nous attendons les conclusions de l’enquête ». M. Rock ajoute que malgré les droits ancestraux qui autorisent les autochtones à chasser en tout temps, il y a des règles à respecter, telles que les espèces en voie de disparition, les femelles gestantes et la façon de disposer des carcasses.

André Côté, directeur ressources et territoire à Pessamit, est ressorti très satisfait de la rencontre avec les responsables de l’Association. « Nous avons voulu les rassurer au fait que nous ne cautionnons pas ces gestes-là et par le fait même nous avons pu établir des bases de collaboration, c’est-à-dire que nous pourrons mutuellement se rendre des services au niveau du territoire, notamment au niveau des échanges d’information pour les prélèvements, des inventaires fauniques et du contrôle des castors nuisibles ».

SOS Braconnage et règlements

De son côté le porte-parole du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, Sylvain Carrier, a tenté de répondre à certains questionnements qui circulent actuellement et que le Journal lui a transmis. M. Carrier n’a pu valider à temps les informations et réponses en lien avec ces questions. Le Journal désirait connaître la position du ministère quant aux effectifs réduits d’agents de protection de la Faune dans une région comme la Côte-Nord et savoir si la procédure du ministère dans un cas comme celui-ci était la même pour les autochtones puisqu’ils possèdent des droits ancestraux. Aussi des informations avaient été demandées au sujet du délai raisonnable de réponse après un signalement à SOS Braconnage et si le ministère était au fait qu’un événement similaire était survenu l’an dernier dans le même secteur et dans l’affirmative, si les fautifs avaient été retracés.

Partager cet article