L’APIC entrevoit sa 40e année avec optimisme

Par Shirley Kennedy 10 août 2018
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« Une augmentation de 12,7 %, c’est très bon. On est plus riches qu’hier, mais plus pauvres qu’on était il y a 10 ans », précise le coordonnateur de l’APIC Côte-Nord, Frédéric Boudreault. Photo Le Manic

« Une augmentation de 12,7 %, c’est très bon. On est plus riches qu’hier, mais plus pauvres qu’on était il y a 10 ans », précise le coordonnateur de l’APIC Côte-Nord, Frédéric Boudreault. Photo Le Manic

Baie-Comeau – L’Association pour la protection des intérêts des consommateurs (APIC) de la Côte-Nord entreprend sa 40e année d’existence remplie d’optimisme. Après bien des années de vaches maigres, elle voit enfin poindre à l’horizon la reconnaissance de ses besoins financiers.

« On a eu de très très bonnes nouvelles au niveau des finances », confirme Frédéric Boudreault, coordonnateur à l’APIC. Gelé depuis 10 ans à 60 026 $, le financement pour sa mission augmente à 67 667 $, selon une récente annonce du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, François Blais.

« Une augmentation de 12,7 %, c’est très bon. On est plus riches qu’hier, mais plus pauvres qu’on était il y a 10 ans », illustre M. Boudreault, en faisant référence à la longue période de gel de financement. D’ailleurs, le manque d’argent explique que les employés de l’APIC ont dû écouler des périodes de chômage l’an dernier.

Le retour de l’Office de la protection du consommateur (OPC) comme bailleur de fonds est une autre bonne nouvelle. « L’OPC qui revient dans le portrait pour soutenir les associations de consommateurs, c’est une très grande surprise », reconnaît le coordonnateur. La ministre responsable, Lise Thériault, vient d’annoncer la mise en place d’un soutien aux activités d’éducation financière offertes par ces organismes. M. Boudreault affirme qu’un budget de 11 500 $ est à portée de main.

Enfin, l’adage qui dit jamais deux trois ans s’applique également dans le cas des bonnes nouvelles de l’APIC puisque l’aide financière obtenue d’Hydro-Québec pour l’accompagnement budgétaire des ménages à faibles revenus devrait doubler pour passer à 16 667 $.

Perspectives 2018-2019
Parmi les dossiers qui tiennent à cœur à l’organisme, il y a la réouverture de son point de service en Haute-Côte-Nord. Implanté en 2015 grâce à la deuxième mouture du Plan de lutte à la pauvreté, son financement par projet a toujours été préoccupant. Il a dû fermer ses portes le 30 avril, mais M. Boudreault est confiant d’une réouverture prochaine, mais jusqu’en décembre 2018 seulement.

Dans les prochains mois, l’APIC a l’intention d’interpeller les candidats aux élections provinciales à propos de la protection des consommateurs et de la pauvreté. Elle souhaite aussi poursuivre sa lutte contre la pauvreté par des consultations budgétaires, le plan d’action gouvernemental et le Comité régional de lutte à la pauvreté, entre autres.

Par ailleurs, le grand diagnostic organisationnel et la planification stratégique, entrepris en prévision du quarantième anniversaire d’existence de l’organisme, se poursuivront tout au long de l’année en cours. « On a profité de notre 39e année pour regarder nos façons de faire, nos activités et ce qui était en lien avec notre mission et ce qui l’était moins. Il n’y aura pas beaucoup d’activités qui vont cesser », prévient M. Boudreault.

À titre d’exemple, il souligne que le service d’aide pour remplir les déclarations de revenus ne fait pas nécessairement partie de la mission de l’APIC, selon ses lettres patentes, mais il le devient lorsqu’il est question d’éducation en finances personnelles.

Dans son bilan 2017-2018, l’organisme recense 5 396 interventions directes effectuées par une équipe de trois personnes. Il est notamment question d’accueil, de demandes d’information et de sessions de formation. De plus, 164 interventions ont été effectuées dans le domaine de l’aide technique en finances et en consommation, 167 autres ont concerné les consultations budgétaires et 87 plaintes en consommation ont été colligées.

Le crédit et les agences de recouvrement (24), l’automobile (21) et les pratiques des commerces (11) sont les secteurs pour lesquels les gens se plaignent le plus.

Née en réaction
L’APIC est venue au monde le 19 juin 1978. « Elle est née d’une réaction en opposition à l’Office pour la protection du consommateur d’implanter un bureau à Sept-Îles et non à Baie-Comeau », explique M. Boudreault.

Au départ, la mission de l’organisme se concentrait sur la consommation. Avec les années, elle a changé pour mettre l’emphase sur la consultation budgétaire et les finances personnelles.

La Coalition des associations de consommateurs du Québec, dont fait partie l’APIC, regroupe 20 organismes. Une dizaine d’autres sont représentés par l’Union des consommateurs du Québec et un dernier agit comme indépendant.

Fait à noter, l’APIC fera relâche cet été. Ses activités seront suspendues du 9 juillet au 3 septembre.

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