Une démarche unique signée Natasha Durand

Par Journal Haute Côte Nord 12:00 PM - 29 mars 2019
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Natasha Durand explique sa démarche artistique à son auditoire réuni au Kiboikoi.

Natasha Durand explique sa démarche artistique à son auditoire réuni au Kiboikoi.

Les Escoumins – C’est sous forme de 5 à 7 que Natasha Durand a présenté sa dernière exposition de dessins, qui restera affichée sur les murs du Kiboiboi jusqu’à la fin du mois d’avril. Intitulée « Cicatrices de bélugas, pertes et résurgences », cette rencontre s’est déroulée le 14 mars dernier, au café bar culturel des Escoumins.

« Pour parler des dessins, ils ont été produits entre les mois de décembre 2018 et février 2019 et découlent d’une résidence de création effectuée au printemps 2018 à la station du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM), à Tadoussac », décrit Mme Durand sur la page Facebook de l’événement.

La première étape de sa création consiste à consulter le catalogue électronique du GREMM afin de trouver des photographies de cicatrices et d’en prélever des motifs, qu’elle reproduit dans son carnet de dessins. Elle reprendra ces mêmes traits plus tard, dans sa création finale, de manière suggestive. Pendant cette démarche préliminaire, elle se surprend à forger des liens avec les bélugas en question et une certaine intimité se crée avec les individus. Ainsi, les bélugas deviennent plus qu’une espèce, qu’une population. Elles ont des noms, elles ont une famille.

Lors de la deuxième étape de création, l’artiste reproduit certains motifs sur un papier calque, qu’elle colle sur une fenêtre, afin de voir les différentes lignes d’après une nouvelle perspective. C’est plus tard qu’elle décide de jouer avec les formes du cadre contenant les illustrations. Cela confère à chacun de ses dessin une certaine unicité. Afin que cela soit encore plus vrai, elle donne, en guise de titre, le nom de la baleine détentrice de la cicatrice de départ.

Les annales du projet
Étant naturaliste, la nature est souvent un sujet abordé par l’artiste dans nombre de ses créations poétiques et visuelles. Elle a donc reçu avec joie cette subvention, demandée au Conseil des Arts et lettres du Québec, servant à financer sa démarche créative en lien avec ce sujet qui lui tient tant à cœur. Malgré sa conscience écologique, elle tient à séparer la naturaliste de l’artiste. Ainsi, la création n’est pas axée sur la « cicatrice », ou par ce qui l’a causée mais plutôt sur la beauté du motif créé par la blessure. Ayant toujours été attirée par le dessin abstrait, elle a souvent ressenti une incompréhension face à son œuvre par les gens qui l’entouraient. Cependant, comme la « cicatrice » d’un béluga est un sujet plus tangible, un plus grand nombre de personne se sont retrouvées dans sa création et se sont intéressées à ses œuvres. C’est avec nostalgie qu’elle raconte le projet embryonnaire, datant de l’école secondaire, lorsqu’elle a travaillé comme marionnettiste au GREMM et qu’elle est tombée sur les photos de différentes cicatrices de bélugas, dans un catalogue. Elle savait probablement déjà au fond d’elle, qu’un jour, ces photographies influenceraient son art…

Sara Brisson
Collaboration spéciale

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