Le chantier de Longue-Rive met au jour les vestiges d’une ancienne scierie

Par Journal Haute Côte Nord 5:00 AM - 26 juin 2019
Temps de lecture :
Myriam Cusson, étudiante en archéologie, travaille avec le ministère des Transports pour la période estivale.

Myriam Cusson, étudiante en archéologie, travaille avec le ministère des Transports pour la période estivale.

Longue-Rive – Près de la rue principale à Longue-Rive se trouveraient sous terre, les vestiges méconnus d’une ancienne scierie. Des archéologues mandatés par le ministère des Transports tentent d’en apprendre plus sur ce pan de l’histoire du village avant l’avancée de l’important chantier de réfection du réseau d’aqueduc et d’égout.

Comme le chantier pour la mise aux normes de l’aqueduc et des égouts empiète sur ces artefacts, le MTQ, responsable des travaux, se doit d’effectuer un inventaire archéologique.

L’an dernier déjà, une cohorte d’archéologues d’Archéo-Mamu Côte-Nord engagée par le MTQ avait creusé la terre pour mieux comprendre ces vestiges situés près de la rivière Sault-au-Mouton, en bordure de l’ancienne route 138 à Longue-Rive.

Mais les employés de l’organisation de la Côte-Nord se sont heurtés à un important remblai argileux et n’ont pu explorer l’ensemble des vestiges, selon la conseillère en communication au MTQ, Caroline Rondeau. C’est plutôt l’équipe de la firme de Chicoutimi Subarctic Enr. qui a poursuivi les recherches entre le 12 juin et le 19 juin derniers.

Sur le terrain, six archéologues ont creusé six tranchées de 15 mètres de long et d’une profondeur d’un mètre et demi en bordure de l’ancienne route 138, près de la rivière Sault-au-Mouton. L’équipe a eu recours à une pelle mécanique pour effectuer ses travaux, en plus de pelles et de truelles. Les archéologues ont également effectué des photos en trois dimensions.

Ces recherches leur ont permis de découvrir « des bâtiments » composant ce qui serait une ancienne scierie de la Donnacona Papers, selon Caroline Rondeau. C’est du moins ce que laisse croire une carte de la compagnie qui date de 1954. Pour l’instant, il est impossible d’indiquer précisément la période pendant laquelle cette scierie aurait été en opération, quelque part entre les années 1850 et 1950.

La porte-parole du ministère des Transports affirme que les artefacts déterrés font toujours l’objet d’analyses. Le rapport détaillant le fruit des recherches sera rendu public.

Selon Caroline Rondeau, la présence des présumés vestiges de cette ancienne scierie ne compromettra pas les travaux pour le chantier de réfection du réseau d’aqueduc et d’égout de Longue-Rive, dont la facture s’élève à environ 33 millions de dollars.

Mais si les travaux nécessitaient des excavations de plus d’un mètre de profondeur là où se trouveraient les vestiges de l’ancienne scierie, il y a de « très fortes chances » que cela endommage « le patrimoine archéologique », selon le consultant en archéologie et ancien directeur d’Archéo-Mamu, François Guindon.

Une entreprise locale mise de côté?

Comme mentionné plus haut, l’organisme à but non lucratif basé à Baie-Comeau, Archéo-Mamu, a remporté l’an dernier un contrat de 88 500 $ du MTQ pour effectuer ces recherches archéologiques à Longue-Rive.

Mais selon l’ancien président d’Archéo-Mamu Côte-Nord et consultant en archéologie, François Guindon, l’organisme n’a jamais pu honorer ses engagements envers le ministère des Transports pour des raisons que le Journal Haute-Côte-Nord n’a pu confirmer.

« Ils ont décidé de ne pas faire les travaux l’automne dernier, dit-il. On prenait pour acquis qu’ils allaient nous revenir ou que [les fouilles étaient] annulées ».

Il a été impossible d’obtenir la version du ministère des Transports à ce sujet avant de mettre sous presse.

 

Olivier Roy Martin
Collaboration spéciale

Partager cet article