Les élus nord-côtiers montent aux barricades

Par Shirley Kennedy 8:00 AM - 14 avril 2020
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La vigilance de tous est de mise en ce temps de crise. Dans cette perspective, c’est d’une seule voix que les élus de la Côte-Nord sont montés aux barricades le 9 avril, afin de renverser la décision de la Sécurité publique prise 12 heures plus tôt, levant ainsi les barrages routiers mis en place depuis le 28 mars à Sacré-Cœur et Tadoussac.

Déplorant qu’elle fut « informée et non consultée », quant à cette décision, la préfète de la MRC de La Haute-Côte-Nord, Micheline Anctil, a reçu un appui sans précédent de la Fédération québécoise des municipalités (FQM), des préfets et du député Martin Ouellet.

« Je suis très satisfaite et reconnaissante de l’écoute reçue pour protéger notre population. Ce dénouement positif est le résultat des pressions venues de la région toute entière », a-t-elle confié au journal Haute-Côte-Nord.

Le ministère de la Sécurité publique a justifié cette décision qui a pris effet le 8 avril en soirée, du fait que les limites territoriales de la Côte-Nord soient reliées à des régions déjà fermées, telles que Charlevoix et le Saguenay.

La préfète a dénoncé l’incongruité de cette volte-face alors que les élus demandent à leur population de rester dans leur localité respective.

« Jusqu’à maintenant, nous avons participé et collaboré à toute l’évolution des directives. Alors j’ai demandé que cela continue. On ne veut pas être informés d’une décision, on veut être partie prenante.»

« La Côte-Nord est la région qui présente le meilleur bilan, si on exclut la transmission au niveau du pénitencier », ajoute l’élue.

Cette dernière salue la célérité avec laquelle la région s’est mobilisée pour la mise en place rigoureuse des mesures. « Ça porte fruit et il faut maintenir ça. »

Protéger les aînés
Dans le cadre de la séance extraordinaire virtuelle tenue par le conseil des maires de la Haute-Côte-Nord le 9 avril, le maire des Bergeronnes Francis Bouchard, a lancé l’alerte quant à ses inquiétudes concernant le personnel du CHSLD des Bergeronnes, dont une partie provient d’agences externes, au même titre que la main-d’œuvre indépendante du pavillon Léopold-Mayrand de Sacré-Cœur et le CHSLD de Forestville.

Le sujet a été soulevé le 9 avril, lors de l‘entretien hebdomadaire de la cellule de crise régionale à laquelle assistent les préfets, les chefs des communautés autochtones et membres de la direction du CISSS Côte-Nord.

Selon Micheline Anctil, toutes les précautions sont prises depuis le début de la crise, concernant le personnel des agences. Essentielle au maintien optimal des soins, la main-d’œuvre indépendante fait l’objet de mesures de contrôle précises, telles que l’obligation de résider dans la communauté le temps de la pandémie, s’abstenant de sortir de la région.

« Nous avons vraiment besoin de cette main-d’œuvre», a-t-elle conclu.

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