Tourisme : Tadoussac sera le village le plus touché de la Côte-Nord, selon Mario Leblanc

Selon le directeur général de Tourisme Côte-Nord, Mario Leblanc, « la municipalité qui sera la plus touchée par la pandémie est sans aucun doute Tadoussac. » Porte d’entrée de la Côte-Nord, le village est reconnu mondialement pour l’observation des baleines et ses festivals.

Entre deux visioconférences, M. Leblanc a pris le temps de partager ses impressions sur les impacts de la pandémie de la COVID-19 pour l’industrie touristique régionale.

« Je n’ai pas de boule de cristal, mais une chose est sûre, la saison touristique 2020 sera différente des autres. On ne connaît pas ce qui s’en vient pour la distanciation sociale, alors c’est difficile de prédire la suite », affirme-t-il.

Toutefois, une once de positivisme demeure en lui, puisque la Côte-Nord propose des activités touristiques qui peuvent s’adapter à la réglementation du deux mètres de distance.

« Nous sommes une région de plein air et de grands espaces. Ce sera plus facile de mettre en place des systèmes pour respecter la distanciation sociale », déclare le directeur général.

Toutefois, certaines entreprises auront du mal à s’adapter comme celles proposant des excursions en zodiac. Selon M. Leblanc, il faudrait que le gouvernement « assouplisse sa réglementation » pour pouvoir pratiquer ce genre d’activité touristique cet été.

Cette saison, Tourisme Côte-Nord misera sur le tourisme québécois et intrarégional, non sur le tourisme hors Québec. « Nous voulons inciter les gens d’Havre-St-Pierre à visiter Tadoussac, par exemple. Ce sera l’occasion pour les Nord-Côtiers de visiter leur région », confirme Mario Leblanc.

Aides fiscales

Au niveau de l’aide financière, l’Association touristique régionale (ATR) n’a pas les leviers nécessaires pour en offrir à ses 750 membres. Elle est donc en attente des mesures lancées par le gouvernement, s’il y en a.

« L’industrie touristique est exclue depuis le début de la crise. Nous serons les plus affectés avec le milieu de la culture », de s’inquiéter M. Leblanc.

Des entreprises de la région ont déjà lancé des appels à l’aide à leur organisation touristique. Même si l’équipe de Mario Leblanc est près de ses membres, il en demeure que ce sont « des subventions pour le fonds de roulement » qui aideraient grandement à leur survie.

Le directeur général assure qu’ils font tout en leur pouvoir pour que les besoins de la région en matière de tourisme soient portés au ministère de la Culture.

« La ministre Caroline Proulx est venue me rencontrer, et je prends part à des visioconférences au moins cinq fois par semaine. Je m’assure de la représentation de la région au niveau provincial », insiste-t-il.

L’industrie touristique représente à elle seule des retombées économiques de 215 millions de dollars en Côte-Nord, annuellement. Quelque 525 000 touristes visitent la région chaque année et 2 300 chambres sont offertes en hébergement sur le territoire.

MRC de La Haute-Côte-Nord

Même son de cloche à la MRC de La Haute-Côte-Nord. La conseillère en développement culturel et touristique, Marie-France Bélanger affirme que « l’aide accordée aux entreprises touristiques ne peut pas être financière puisque la MRC n’a pas les fonds nécessaires ».

Toutefois, la SADC de la Haute-Côte-Nord organise des rencontres via visioconférence une fois par deux semaines entre plusieurs acteurs importants du territoire, « ce qui nous permet d’être au fait de tous les développements », soutient Mme Bélanger.